Le chamanisme et son appel aux esprits
CHAMANISME, DRUIDISME, RETOUR AU PAGANISME ?
Lire l’article de Bertran Chaudet sur le site sosdiscernement.org
Les deux définitions ci-après du chamanisme sont très claires : le chamanisme est un appel et un recours aux esprits occultes.
« Le chamanisme est un ensemble de méthodes extatiques et thérapeutiques, dont le but est d’obtenir le contact avec l’univers parallèle mais invisible des esprits, et l’appui de ces derniers dans la gestion des affaires humaines. Pour communiquer avec un autre monde, le chaman passe par des transes activées par des ascèses, de longues mélopées rythmées au son du tambour, et l’usage de drogues dont il a le secret. » (C. Laflamme)

« Originellement, le terme chamanisme désignait les pratiques religieuses observées parmi les ethnies autochtones sibériennes qui vivent de la chasse et de la pêche. Ces pratiques sont caractérisées par un échange symbolique relationnel entre les êtres humains et les esprits des différentes espèces d’animaux sauvages dont ils se nourrissent. Aujourd’hui, le terme désigne plus généralement toute forme de pratiques religieuses qui consistent à traiter avec des esprits afin d’obtenir des biens dont l’acquisition est aussi incertaine que celle d’animaux chassés, comme par exemple la pluie, la fertilité, la santé, la chance, le succès en amour ou au jeu, la prospérité, l’absence de tourments, etc. » (R. Hamayon, Shamanism as an Exchange System, or, How to Trade for Vital Force with Spirits, Lecture at the Academica Sinica, Taipei, October 16, 2000.)
LE CHAMANISME EST À LA MODE
Loin de Mongolie, de Sibérie ou de la jungle péruvienne, certains rituels ont désormais parfois lieu dans les forêts de nos campagnes françaises. Le constat est sans appel : loin d’être marginalisée, une nouvelle génération pratique aujourd’hui, de manière décomplexée, le chamanisme, ou plutôt le néo-chamanisme – une spiritualité centrée sur la médiation entre les êtres humains, les esprits de la nature, les âmes des animaux, ou encore la communication avec les divinités – dans l’hexagone. Multiplication de conférences, d’offres de formation, de blogs racontant des voyages en terres chamaniques, de festivals ou d’expériences variées… Les propositions affluent, attirant un public toujours plus hétéroclite et nombreux.
Ainsi, dans mon propre département :
Chaman, druide et guérisseur… L’appel des esprits lors d’une cérémonie anniversaire… Soins chamaniques…
Création de tambours chamaniques…
Mais aussi Audrey Fella et son dictionnaire des femmes chamanes…

Corine Sombrun, et son film « Un monde plus grand » (2019). Elle a vécu un chemin initiatique auprès des chamanes de Mongolie. Depuis elle se plie à des expériences diverses et variées en neurosciences pour étudier le phénomène chamanique sous un « angle scientifique ». Mais elle reconnaît que les chamanes mongoles l’ont mise en garde contre les dangers des transes et des voyages chamaniques. Notamment sur le fait que des entités peuvent prendre possession du corps du chamane et ne plus en sortir… Les chamanes ont donc des « protections » à mettre en place avant d’effectuer ses voyages très codifiés et connus pour être très dangereux.
Mais dès qu’elle met en avant les expérimentations scientifiques, elle semble complètement oublier tout ce côté lié aux esprits… Elle ne parle alors plus que de protocoles, de fonctions cérébrales activées…. Ce discours « fait alors très scientifique » et contribue à exciter l’imaginaire des occidentaux qui sont tentés de tout faire pour eux aussi faire ce genre de voyage chamanique…. D’où l’engouement pour ces stages avec des pseudo chamanes quand ce ne sont pas illuminés qui n’ont rien à voir avec les chamanes traditionnels… Sous couvert d’un discours scientifique on « vend du rêve » aux gens et on ne leur parle pas de ce que savent les chamanes traditionnels : les dangers.
Si nous oublions l’appel aux esprits vécu dans le chamanisme, les esprits, eux, ne nous oublieront pas… Tout cela expose potentiellement à des confrontations aux esprits dont les adeptes feront les frais… notamment à travers des dérives New-Age.
CHAMAN ET CHARLATAN, AUSSI…
Ils se présentent comme des « shamans », des « hommes-médecine » aux pouvoirs mystérieux. Et ils profitent de l’engouement des Suisses et des Européens pour la spiritualité amérindienne, de leur soif de retour à la nature et à la spiritualité pour encaisser leurs profits. Enquête sur l’un d’entre eux, venu du Québec.
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