T05— Dix années de pratique de l’astrologie
Jean-Luc. Numéro spécial Il est vivant 1996.
J’ai rencontré l’astrologie alors que j’étais âgé de 14-15 ans. J’étais alors en pleine crise d’adolescence et je me posais des questions sur le sens de ma vie : qui étais-je, pourquoi étais-je sur la terre, quelle était ma destinée, la source et l’aboutissement de mon existence… ? Une des questions les plus lancinantes concernait mes relations avec les autres. J’avais en effet tendance à me replier sur moi-même, à vivre dans mon monde. Je me posais également beaucoup de questions sur ma vie affective. Un jour, j’ai trouvé un livre sur l’astrologie chez un ami : je ne l’ai pas lu mais plutôt bu ! Au fur et à mesure que je tournais les pages, je croyais y voir une réponse à mes questions. Le texte paraissait s’adapter parfaitement à mon cas !
L’impression d’avoir un don
En fait, cette première découverte n’a fait que creuser en moi le désir d’aller encore plus loin. C’est là qu’a commencé ma vraie recherche et j’y ai mis toutes mes facultés. En lisant les descriptifs du caractère selon le signe zodiacal, je me reconnaissais moi-même ainsi que ceux qui m’entouraient. Peu à peu, y faire référence devint comme un réflexe.
Quand on se donne profondément à cette pratique, il semble que cela développe en nous des facultés divinatoires. C’est plaisant : on peut épater les autres. On a l’impression d’avoir un don. Au bout de quelques mois, je devinais en effet le signe zodiacal des personnes que je rencontrais. Petit à petit, je parvenais à des résultats de plus en plus précis. Pourtant, parallèlement, les gens avaient de moins en moins d’intérêt pour moi : en devinant de quel signe ils étaient, je pensais savoir parfaitement qui ils étaient ! Cela me rendait de plus en plus triste.
Au cours des années qui ont suivi, j’ai continué à pratiquer l’astrologie. Heureusement à cette époque, je mettais aussi mon énergie au service de mes études et du sport !
Une pseudo-science
Après avoir passé mon baccalauréat, je suis parti étudier dans une autre ville. Je me suis alors retrouvé face au vide que je portais en moi depuis des années. 19 ans, c’est l’âge où l’on se pose des questions sur l’avenir : quelles études choisir quelle sera ma vie… À ce moment-là, je m’initiais à l’astrologie chinoise. J’essayais de connaître mon avenir grâce à un jeu divinatoire. Durant un mois entier de pratique quotidienne, j’ai obtenu la même réponse : j’allais rencontrer l’âme sœur. Je fis effectivement la connaissance d’une jeune fille quelque temps après ! Cela a été fulgurant : nous sommes allés très vite, très loin. Quelques semaines après, nous vivions ensemble. Mais je n’étais toujours pas heureux. Plus je m’engageais dans cette relation, moins j’étais en paix intérieurement. Je sentais que je ne l’aimais pas vraiment, que je jouais un personnage pour ne pas la perdre, pour ne pas retomber dans la solitude. C’est alors que j’ai plongé entièrement dans l’astrologie. C’était le seul chemin qui semblait s’ouvrir devant moi. J’ai acheté de nombreux livres, des logiciels. Mon budget d’étudiant fondait comme beurre au soleil… Je tirais des thèmes astraux : je les étudiais avec soin, recoupais les résultats. Tous concordaient : nous étions vraiment faits l’un pour l’autre ! J’y croyais. L’astrologie n’était-elle pas une science ? (En fait, elle se veut scientifique, faisant appel à la psychologie, à la physiologie…, mais elle découpe l’homme en rondelles : il devient une véritable machine. La personne n’est plus un mystère mais quelque chose de parfaitement explicable).
Le mal pris pour le bien
Au bout de six à huit mois de recherche intense, j’ai décidé de suivre tout ce que m’indiquaient les thèmes astraux : même si notre relation était de plus en plus invivable, elle faisait partie de notre destinée. En même temps grandissaient en moi des tristesses, des peurs, des frayeurs même. Quand je projetais notre relation dans l’avenir, j’étais comme pris de panique.
Peu à peu, je me suis remis à prier. Pour moi, il n’y avait en effet aucune contradiction entre la foi et la pratique de l’astrologie. Je faisais ce raisonnement : Dieu a fait les étoiles ; les étoiles sont des rayonnements, les rayonnements électromagnétiques influent sur la personnalité. Puisque je suis né tel jour Dieu a bien voulu que je subisse telles influences. Pendant quelques semaines, je suis allé prier des après-midi entiers dans une église pour demander à Dieu de valider mon choix. Et plus je priais, moins j’étais paisible. J’étais comme tiraillé intérieurement car le Seigneur voulait me faire comprendre que j’étais engagé dans une impasse. Mais lorsqu’on s’adonne à des pratiques telles que l’astrologie, on n’a plus aucun discernement. On prend le mal pour le bien et vice-versa.
Cause de discordes
À force de tourments intérieurs, j’en suis arrivé à haïr cette fille, à la prendre quasiment pour un démon ! Je pensais qu’elle m’entraînait à ma perte. Elle pratiquait également l’astrologie et, grâce à cela, parvenait à percer toutes mes pensées ; cela m’était insupportable. Je me sentais comme piégé, traqué. Pourtant, notre relation a duré cinq ans. Cela a été un véritable enfer.
Cette relation fausse basée sur la pratique de l’astrologie a eu de terribles répercussions. J’ai voulu tout d’abord jouer le jeu de l’indépendance vis-à-vis de mes parents et le jouer jusqu’au bout. J’ai fait des emprunts importants afin d’assumer cette vie de foyer, alors que j’étais encore étudiant Cette relation était un point de discorde au sein de ma famille. Elle a même failli conduire mes parents au divorce : ils se disputaient violemment à notre propos. Mes frère et sœur me disaient .« Ne viens plus, tu sèmes trop la zizanie à la maison ! »
Comme un château de cartes
Je me sentais complètement déchiré. Cela m’enfonçait encore plus dans le désespoir. En ouvrant mon cœur à l’astrologie, j’avais, sans le savoir, ouvert la porte au néant. Et le vide est la chose la plus effroyable qui soit. Plus on se « remplit de vide » plus on cherche une issue, car on souffre terriblement. L’astrologie conduit à bien d’autres « croyances » : le New Âge, la réincarnation. On ne s’étonne plus de rien et on se construit un savant syncrétisme. Et on commence à prendre peur : on croit aux forces incontrôlables de l’univers et on finit par vivre dans l’attente d’une catastrophe inéluctable.
Quand j’ai eu terminé mes études, j’ai tout de suite trouvé un emploi. Dans un tel état de délabrement intérieur, je n’ai pas pu tenir dans le monde du travail et me suis retrouvé au chômage au bout de six mois. J’avais été formé en école de commerce où l’on ne cessait de nous répéter que nous étions l’élite du pays. Je vécus le chômage comme un échec cuisant !
Sans moyens de subsistance, je ne pouvais plus assumer la vie d’un foyer Nous nous sommes donc séparés. Peu de temps après, cette jeune fille a rencontré un autre homme. Tout ce que j’avais voulu construire s’écroulait sous mes yeux comme un château de cartes.
J’avais résolu d’aller voir un marabout pour faire envoûter mon ancienne compagne : je voulais activer toutes ces puissances que l’on sent à l’état latent dans l’astrologie !
J’avais aussi de fortes pulsions suicidaires.
Et si tu revenais vers Jésus ?
En rentrant chez mes parents, j’ai téléphoné à mon frère. Depuis sa conversion, je le considérais pourtant comme un fanatique religieux. Mais ce jour-là, j’ai été poussé à l’appeler. Je me suis mis à transpirer : j’étais comme dans un état second au bout du fil. Il m’a accueilli chez lui. Pendant quatre heures, je lui ai raconté ma vie, mes malheurs. À la fin de mon récit, il n’a dit qu’une phrase : « Et si tu revenais vers Jésus ? » A cet instant, j’ai vu intérieurement tout l’amour du Seigneur pour moi et en parallèle tout ce que l’avais fait de mal. C’était très doux et très fort à la fois. J’ai pleuré pendant des heures et ai ressenti le besoin absolu d’aller me confesser. Mon péché m’insupportait. Immédiatement après, j’ai brûlé tous mes livres d’astrologie. La purification de mon imagination et de mon intelligence s’est faite quant à elle petit à petit. Je savais que l’astrologie était une pratique néfaste, mais je raisonnais encore en moi-même : « Il y a tout de même, à certains moments, des conjonctions troublantes ! » Mes yeux s’étaient ouverts, mais une certaine fascination demeurait. Puis rétrospectivement, j’ai été saisi de peur : j’ai compris où j’avais mis les pieds.
Guéri de mes frayeurs
La Vierge Marie m’a beaucoup aidé. Au cours d’une retraite, elle m’a fait comprendre jusqu’à quel point j’avais été l’objet du « grand illusionniste » ! J’ai senti toute la bêtise et toute la vanité de ces pratiques : quelle vanité, en effet, de prétendre diriger soi-même sa vie sans le Seigneur !
Il fallait donc que ma volonté, mon esprit soient complètement réorientés. Cela a pris du temps. On ne sort en effet pas indemne de dix années de pratique de l’astrologie » !
J’ai aussi été guéri de mes frayeurs : lorsqu’on se donne à Jésus, Satan n’a aucun pouvoir sur nous.
À chaque fois qu’une peur m’assaillait, je disais intérieurement : ce n’est pas mon combat. À partir
de ce moment-là, j’ai retrouvé la paix.
J’ai appris que durant tout ce temps, ma famille avait beaucoup prié pour moi. Mon frère, malgré une vie professionnelle astreignante, disait tous les jours un chapelet, voire un rosaire à mon intention, Et à l’époque où j’allais le plus mal, ma grand-mère a dit à une de mes cousines : « Nous allons ressusciter Jean-Luc par nos prières. » C’est vraiment ce qui s’est produit !
Depuis le jour de ma conversion, le Seigneur ne m’a jamais quitté, sa fidélité est éternelle. Je rends grâce au Seigneur de tout mon cœur pour tout ce qu’il a fait pour moi.
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