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49. Témoignage. Les errances de Constance

LES TABLES QUI TOURNENT

J’avais une vingtaine d’années quand de grands amis de mes parents nous avaient raconté comment lorsqu’ils étaient encore en Algérie, avaient fait « tourner les tables ». La « tata Lulu » comme je l’appelais m’amusait beaucoup chaque fois qu’elle me racontait cet épisode et était toujours très émotionnée dès qu’elle se remémorait les faits. Elle jurait par ses grands dieux que jamais plus elle ne recommencerait cette expérience tant elle avait eu peur.

Elle n’était pas femme à raconter des balivernes et je voyais bien qu’elle ne mentait pas. Mais il n’en restait pas moins qu’adhérer à l’idée qu’une table puisse se déplacer toute seule, défier les lois de la pesanteur et encore plus répondre à des questions, n’était franchement pas possible pour moi. Il y avait forcément un truc, ce n’était pour moi que de la prestidigitation.

Aussi, quand quelques années plus tard ma mère nous annonça qu’elle avait une connaissance dont le mari avait cette soi-disant faculté à faire « tourner les tables », je ne voulus pas manquer l’occasion de voir ça. La belle affaire ! Et je demandais à ma mère d’inviter son amie et son mari afin que nous puissions nous faire une idée de la question, bien décidée à dénicher la supercherie.

Le jour J, avant cette fameuse séance nous avons tous bien vérifié les dessus dessous de la table afin de déceler s’il n’y avait pas des aimants ou quelconque technologie discrète pouvant aider à une tricherie. Rien ! Rien de suspect !

Quand la séance commença la table ne bougea pas. Rien ! Niet ! Nada ! Le maître de séance que l’on appelle le « médium » s’étonna que rien ne se passe. C’est alors que nous avons eu l’idée de demander à la table si quelqu’un gênait dans la pièce, s’il y avait une personne indésirable. La réponse ne se fit pas attendre et fut affirmative !

Maman, catholique pratiquante à la foi bien campée, s’exclama : « À coup sûr c’est moi ! » Et effectivement la table confirma par des coups donnés au sol que c’était bien ma mère l’intruse. Cette dernière prit soin de sortir de la pièce en emportant avec elle mon bébé de six mois à l’époque, encore dans son couffin : « Ce sont des diableries vos trucs ! Il est hors de question que je laisse ce gosse dans cette pièce ! »

Et elle partit dans la cuisine nous laissant à nos « occupations ». Et nous bien amusés de constater que s’il s’agissait du diable comme elle le prétendait, le diable en question n’osait pas piper mot en sa présence. Et nous de la railler le lendemain : « Tu te rends compte maman, tu fais même flipper le diable ! Il n’ose même pas l’ouvrir quand tu es là ! ».

Trêve de plaisanterie la table en question nous a bien baladés dans toute la salle à manger, devant pousser du pied les chaises et autres objets encombrants qui obstruaient notre passage. Il faut reconnaître que la séance terminée et nos invités partis, nous étions bien dubitatifs. Mais tout de même, Alain mon mari, et moi, n’arrivions pas à adhérer à cette idée que seuls des esprits défunts avaient ce pouvoir. Cette idée de communication avec des fantômes dépassait notre entendement. Nous sommes allés nous coucher.

Le lendemain matin, alors que nous étions tous autour de la table pour le petit-déjeuner, arrive mon frère de six ans mon aîné qui avec sa tête de déterré et son langage qui lui est propre lança : « Putain ! J’ai pas dormi de la nuit avec vos conneries ! » Visiblement le spectacle de la veille l’avait bien perturbé.

Maman, catho pratiquante, très impliquée dans la paroisse et connaissant tous les prêtres du canton, de France et de Navarre, avait raconté notre « soirée spirite » à un de ses « copains » prêtre. Ce dernier lui recommanda vivement d’arrêter ce genre d’expérience :

Malheureuse, ne touche pas à ça ! Tu ne te rends pas compte de ce que tu fais !

Moi je n’ai rien fait de toute façon si c’est le diable, il n’a même pas voulu se manifester quand j’étais là !

Oui mais tu y envoies tes enfants ! Dis-leur bien de ne jamais recommencer !

Forte de ces recommandations, maman me fit donc part de la mise en garde du fameux prêtre.

Mais maman, les curés, si on les écoutait on ne ferait jamais rien ! ils voient le mal partout ! Franchement qu’est-ce qu’on fait de mal ? On s’amuse c’est tout !

Oui mais tu sais, il est prêtre exorciste et il m’a dit : « Si tu savais le mal que l’on a à remettre d’aplomb les personnes qu’on nous a fichu à l’envers ! » et toutes les personnes qu’il doit exorciser ont toutes en commun le fait qu’elles sont allées voir soit des voyants, soit des magnétiseurs, soit ont fait tourner les tables ou joué au oui-ja ou fait des trucs comme ça ! Alors bon ! On va peut-être s’arrêter là !

????????????????? Quoi ??? Prêtre exorciste ! ? Qu’est-ce que tu me racontes ? Mais ça n’existe pas ces trucs-là ! On ne voit ça que dans les films à sensations, au cinéma ! Mais pas en vrai !

Ben si ma fille ça existe ! Il y en a au moins un dans chaque diocèse.

J’avais du mal à croire à ces affirmations, mais rangeais cela dans un tiroir de ma p’tit’têt’ même si j’eus vite fait d’oublier ces recommandations. Mais laissons cet épisode pour le moment. Nous y reviendrons plus tard.

Les années passent…

LA RADIESTHÉSIE

Mon cher mari avait dans sa famille un cousin agriculteur qui parait-il avait la faculté de trouver de l’eau dans le sol avec pour seuls instruments des baguettes et un pendule. Ça, j’en avais déjà entendu parler, je savais que cela existait, mais quand j’appris qu’il trouvait les points d’eau sans se déplacer rien qu’avec une carte et un pendule… et qu’en plus il avait fait plusieurs fois creuser des puits en Afrique et qu’il était très connu pour ça…

Je trouvais cela très surprenant et pensais qu’il devait bien avoir un autre moyen caché et inavoué. Personne dans la famille, comme dans son village, ne pensait qu’il faisait quoique ce soit de mal. Au contraire, il passait pour nous tous pour une personne bienveillante qui mettait son don au service de l’humanité.

Quand j’eus l’occasion quelques années après, de discuter avec un ami médecin qui prétendait que l’on pouvait également remplacer les baguettes de sourcier par de simples cintres en aluminium récupérés chez les teinturiers et que l’on avait le même résultat, me voilà à aller chercher quelques vieux cintres au fond de mes placards pour tenter l’expérience.

Peu de résultat chez Alain et mes fils mais les baguettes étaient bien mobiles avec moi. Et nous voilà à conclure que je disposais d’un potentiel qu’il serait peut-être intéressant d’exploiter. Et quand je demandai à notre ami comment un pendule pouvait répondre à des questions et comment cela marchait, il me répondit :

– « Houlààààà ! Alors là tu rentres dans une autre dimension !

Je n’ai pas poussé plus loin les investigations parce que j’ai vu des trucs vraiment bizarres.

De quel style ? Qu’est-ce que tu veux dire ?

J’ai eu l’impression qu’il ne voulait pas nous en dire plus, comme s’il craignait de me faire peur ou qu’on ne le croie pas.

Il ne m’en fallut pas davantage pour me donner l’envie de m’instruire sur ce phénomène qui marchait avec certaines personnes et pas avec d’autres. Je me mis donc en quête de trouver une formation en radiesthésie et géobiologie afin de pouvoir élucider ce mystère, non pas pour en faire une profession mais juste par curiosité.

J’y appris donc que d’avoir les baguettes qui se croisent dès que l’on met le pied au-dessus d’un point d’eau n’a rien de sorcier en soi. C’est juste que chaque être humain possède une quantité plus ou moins importante de magnétite dans le corps au niveau des articulations. Plus on en a, plus les baguettes que l’on tient parallèles devant soi à 20 centimètres l’une de l’autre vont s’attirer comme un aimant quand la personne va placer son pied au-dessus d’un point d’eau. Jusque-là tout est normal et explicable scientifiquement. Cependant on ne sait pas à quelle profondeur se trouve l’eau, si elle est stagnante ou courante et encore moins quel est son débit. Avant de creuser, faut déjà savoir si on y va à la petite cuillère, ou à la pelleteuse selon que l’eau se trouve à 30 centimètres ou à 30 mètres.

C’est là que je dus apprendre à utiliser le pendule. L’idée que ce petit objet pouvait me répondre par l’affirmative ou la négative aux questions que je lui posais par la pensée, rien qu’en tournant à droite ou à gauche sans que je bouge d’une once ma main, me parut absolument magique et incompréhensible.

D’abord je n’y arrivais pas alors que les autres stagiaires y arrivaient très facilement. Mais avec la concentration et la persévérance je me mis enfin à voir le mien bouger et de plus en plus vivement. Alléluia !!! Bon je ne suis pas là pour vous faire un cours de spiritisme, mais je dois bien reconnaître que pour arriver à cela, il faut se débarrasser de toutes idées reçues et de son cartésianisme et surtout arrêter de se persuader que ce n’est pas possible. C’est ça le plus difficile en fait !

Cette formation me confirma qu’il était donc possible de trouver des points d’eau rien qu’avec une carte, une règle, un crayon et un pendule et nous avons appris à le faire. Le vieux cousin ne racontait donc pas d’histoires. Il était bel et bien capable de trouver de l’eau en Afrique sans dévisser son derrière de sa chaise charentaise. Aberrant !

Mais ce n’est pas tout ! Le premier repas que nous avons tous passé entre stagiaires à la cantine fut l’occasion de faire plus ample connaissance entre nous qui arrivions d’horizons différents, avec des professions différentes. Il y avait près de moi un conducteur de train, une femme de ménage, un avocat, un médecin généraliste, bref rien qui pouvait les prédestiner à s’intéresser à la radiesthésie. Très vite la conversation glissa sur des recettes de cuisine en magnétisme :

Tu arrives à faire passer ci ?

Et comment tu fais pour enrayer ça ?

Tu as déjà essayé ça ?

Non pas du tout, tu dois d’abord faire ça !

Mais surtout tu n’oublies pas ceci !

Mais c’est bien ce que je fais mais rien ne se passe.

Ah bon mais moi je n’ai pas de problème…

Bref ! À entendre tous ces commentaires je finis par comprendre qu’ils étaient tous magnétiseurs. Pourtant j’avais bien compris qu’ils avaient tous des professions différentes. C’est alors que je leur demandai :

– Mais je ne comprends pas, j’ai l’impression que vous êtes tous magnétiseurs ou je rêve ? Par quel hasard ?

C’est alors qu’ils me répondirent étonnés par ma question :

– Tu as bien les baguettes qui bougent ! ?

– Oui !

– Ton pendule bouge ! ?

– Oui !

– Eh bien alors tu es capable de magnétiser !

– ???????????? Vous voulez dire que je peux moi aussi soigner des brûlures, des zonas, des tendinites, des migraines et autres trucs comme ça ?

– Oui bien sûr !

– Mais comment vous faites ?

– Houlààààààà ! Si tu n’as personne dans ta famille pour t’initier, il faut que tu fasses un stage de formation. Ça ne s’apprend pas comme ça entre la poire et le fromage. Ça se travaille mais tu sais au moins que tu peux. Faut juste t’entraîner ! Va donc voir Mr Machin, je te passerai l’adresse, tu verras il est très bien.

Me voici donc toute heureuse de me découvrir un potentiel que je m’ignorais. J’allais enfin découvrir « leur truc » !

Parmi le lot, il y en a une qui commence à nous raconter ses vacances à faire tourner les tables le soir chez ses parents.

– Quoi tu fais tourner les tables ?

– Oui ! Chaque année pendant les vacances quand je me retrouve avec mes frères !

– Mais ça fait longtemps que tu fais ça ?

– Je ne sais plus, quelques années oui.

– Alors c’est quoi le truc ! Comment vous faites ?

Et la voilà à m’expliquer la communication avec les esprits défunts. Moi je m’attendais à un truc technique, du moins je l’espérai pour enfin pouvoir démystifier la chose. Mais non elle entrait en contact avec les soi-disant défunts et à entendre tout ce que j’entendais autour de moi je me demandais si je n’avais pas atterri chez les dingues ? Je débarquais d’une autre planète. J’étais au moins rassurée sur une chose. Le fait de faire tourner les tables ne paraissait pas avoir déformé son mental au point de nécessiter un exorcisme.

Bon à part qu’elle communiquait avec les esprits défunts et trouvait cela le plus naturel du monde, elle avait somme toute l’air de tourner rond dans sa tête. Il fallait juste que j’arrive à me rentrer dans la mienne que les fantômes (appelés « entités » dans notre jargon) existent. Et ça ce n’était pas encore gagné pour moi ! Car en plus d’être capable de trouver de l’eau sous terre, le radiesthésiste est censé être capable de déceler les lieux, les maisons, les pièces, les objets néfastes, certains pouvant être chargés de magie noire. Je pris cela avec beaucoup de recul et d’amusement. Bref très moyennement convaincue.

Je repartis de mon stage au moins rassurée sur une chose : il n’y avait rien de dangereux à faire tourner les tables et à faire du magnétisme. Il suffisait de se protéger avant toute manipulation du pendule et je pensais que le prêtre qui avait dit à ma mère que c’était chose dangereuse, avait peut-être bien noirci le tableau pour se faire mousser.

LE MAGNÉTISME

Et c’est ainsi que je commençai à mettre en application les rudiments de mes apprentissages et fis mes premiers essais de magnétisme sur mon entourage.

Une de mes connaissances très branchée sur les médecines douces me demanda si je pouvais m’occuper de son problème de santé. Je ne lui fis aucune promesse sur les résultats, n’étant pas encore très sûre de moi, mais acceptai d’essayer. Quand je la revis une seconde fois, elle me dit : « Je ne sais pas ce que tu m’as fait la dernière fois mais dis donc, tu m’as sacrément boosté ma libido ! Même que mon mari m’a dit : « si c’est ta copine qui t’a mise dans cet état-là, tu peux retourner la voir toutes les semaines ! ». Nous en avons ri, mais je fus très surprise de cet aveu, d’autant plus qu’elle n’était pas venue me voir pour ce genre de problème au départ.

Quelque temps après nous étions invités Alain et moi au remariage d’une amie. Cette dernière, une heure avant son départ pour la mairie vient voir Alain et lui dit qu’elle a très mal aux dents, qu’elle n’a pas pu aller voir son dentiste faute de temps et qu’à présent la douleur devient insupportable, qu’elle ne sait pas si elle sera capable de terminer la journée dans ces conditions alors qu’il fallait qu’elle tienne au moins toute la nuit, ce qui dans ces conditions lui paraissait « mission impossible ». Alain lui explique que sans ses instruments, ses loupes et tout son matériel, il ne peut pas grand-chose pour elle. De plus il n’avait même pas son ordonnancier et ne pouvait lui prescrire d’antalgique suffisamment puissant pour lui permettre de tenir.

Sachant que je touchais au magnétisme, elle me supplie de faire quelque chose pour elle. Je m’isole donc avec elle un quart d’heure, ne sachant si je serais efficace pour ce genre de mal. À la guerre comme à la guerre ! Je tente l’expérience. Résultat largement au-dessus de mes espérances ! Moi-même n’en croyais pas mes yeux. La mariée fit preuve d’une « pêche d’enfer » toute la nuit. Et sa cousine voyant le résultat sur la mariée, me demanda si je ne pouvais pas m’occuper aussi de son cas, car elle était en proie à une grosse migraine et sentant sa migraine enfler à vitesse grand V, ce qui lui promettait trois jours couchée dans le noir à attendre que ça passe, préféra prendre les devants. Les résultats sur elle furent spectaculaires aussi.

Certains des invités ayant été témoins de nos inquiétudes et voyant le résultat me félicitèrent et me dirent : « Mais c’est un véritable don de Dieu ! Quelle chance d’avoir un don pareil ! Il faut absolument le cultiver ! » Je fus moi-même très étonnée par ce résultat et trouvai que pour une débutante je ne m’en sortais pas trop mal. Forte de ce résultat et encouragée par certaines personnes, je me mis donc en quête de persévérer dans le domaine.

Durant mon enfance mes deux parents avaient eu un zona à deux périodes différentes et étaient allés se le faire soigner chez une voisine guérisseuse qui avait soi-disant le don de « couper le feu ». Leur guérison fut quasi immédiate. Quelques années plus tard, en tant que préparatrice en pharmacie et travaillant dans une pharmacie de centre commercial, j’eus souvent l’occasion de voir passer des personnes qui souffraient de ce mal. Sachant combien il était difficile et long de s’en débarrasser, je pensais que ces maladies étaient plus ou moins psychosomatiques et que ces guérisons n’étaient dues qu’à un effet placebo, qu’il suffisait de croire à la guérison pour qu’elle advienne d’elle-même.

Nous avions l’adresse d’un guérisseur soi-disant très efficace dans la ville. Ainsi chaque fois qu’un client souffrait de ce mal, nous l’envoyions direct chez cette personne. Les clients ravis du résultat nous confortaient donc dans l’idée qu’il était très efficace. Et c’est ainsi que pendant des années nous avons envoyé chez ce guérisseur toutes personnes souffrant de brûlures puisque les résultats obtenus étaient bien plus probants que les pommades prescrites par les médecins que nous leur aurions vendues.

STAGE DE PERFECTIONNEMENT

Me voilà donc inscrite chez « Mr Machin » pour perfectionner mes acquis. J’explique à cette personne qui organise ces stages que je n’ai que très peu d’expérience dans ce domaine, que j’ai juste les baguettes et le pendule qui bougent, mais que je suis débutante dans les guérisons par magnétisme. Pas de problèmes, mon ignorance ne semble pas poser de difficultés, même si les autres stagiaires sont déjà des « avertis ». Il me conseille quelques lectures à lire avant le stage, histoire de savoir de quoi l’on va me parler, et me voilà partie pour la « grande aventure ».

Stage super ! Que des personnes sympas et marrantes et assez cultivées en matière d’ésotérisme, toujours beaucoup de patience et de bienveillance à mon égard et moi… Ben moi toujours « celle qui sort de l’œuf ! ». Je les faisais marrer par mes étonnements.

Ce fut une semaine très fructueuse où j’appris plein de choses mais là où j’espérais trouver des réponses à mes questions, je ne trouvais en guise de réponses que d’autres questions à me poser. Ce qui fait que je suis partie de là dans la perplexité la plus totale car quelques évènements m’ont somme toute un peu dérangée.

* Nous étions treize stagiaires. Il y avait six tables sur lesquelles nous passions à tour de rôle pour prendre tantôt le rôle du guérisseur, tantôt celui du malade afin d’apprendre les techniques du magnétisme. Moi j’étais sur une chaise à les observer et à prendre des notes quand j’en vis une, qui de la position à plat ventre, se mit à quatre pattes, à grogner, à montrer ses dents comme le ferait un loup prêt à l’attaque avec un regard particulièrement méchant. Cette personne ne me parut pas dans un état normal et je dirai même semblait ne plus être elle-même, comme si elle était habitée par une bête sauvage.

Je pris peur et allais chercher le prof qui sembla comprendre tout de suite de quoi il s’agissait. Il l’a pris en main, lui fit quelques passes et cette personne redevint normale 4 ou 5 minutes après. Mais elle ne comprenait pas ce que nous faisions tous autour d’elle à l’observer, comme si elle se réveillait. Elle n’avait aucun souvenir de ce qui venait de se passer, et pensait qu’on se moquait d’elle quand on lui a expliqué notre inquiétude devant son comportement. Quant au stagiaire qui lui magnétisait le dos au moment des faits, il eut peur lui aussi, se demandant si elle s’était mise dans un état pareil toute seule ou si c’était lui, qui involontairement, avait provoqué cette situation, car il ne s’était jamais trouvé devant un cas pareil. Il était pourtant un magnétiseur chevronné et expérimenté.

À nos questions, le prof nous expliqua que cela arrivait rarement, mais qu’il pouvait arriver en effet que l’on mette des personnes en « état de conscience modifié » et que les hôpitaux psychiatriques étaient pleins de ces gens-là, que la folie existait certes, mais que certaines personnes loin d’être folles étaient « shootées aux médocs » alors qu’il suffisait juste de les « remettre à l’endroit ».

Évidemment nous lui avons demandé de nous apprendre à le faire au cas où cela nous arriverait. Mais nous n’avons eu que la théorie. Dans la pratique, serons-nous capables de faire le nécessaire ? Cela m’inquiète…

* Deuxième fait qui me pose souci c’est qu’en milieu de semaine nous sommes allés faire une marche dans le bois à côté pour nous oxygéner les neurones. Nous y avons fait une pause de 20 minutes durant laquelle je me mis à pleurer à chaudes larmes sans en connaître la raison. Quand je pleure c’est de douleur, de tristesse ou de joie mais pour rien ????…. c’était une grande première pour moi. Je ne me comprenais pas. Mais c’est que la plaisanterie a bien duré une heure et demie avant que je ne me calme et incapable de donner une raison aux autres de mon attitude. Grosse inquiétude !

Le prof me propose une petite séance d’hypnose à notre retour qui sembla bien me calmer, ne laissant plus aucune trace de ma crise de larmes. Mais à aucun moment je n’ai perdu conscience.

* Troisième fait en fin de semaine. Il y en a une qui sur sa table, allongée sur le dos, en position pour accoucher, se met à pousser pour expulser sans se soucier de se qui se passe autour d’elle, on lui demande ce qui lui prend, elle ne répond pas et pousse de toutes ses forces… Sauf qu’elle n’était pas enceinte ! Le prof arrive à nouveau pour la remettre d’équerre. Même scénario que la première fois, elle ne se rappelle pas cet épisode. Mais je remarque que le prof intervient toujours très vite comme s’il y avait danger à laisser traîner les choses.

Là je suis vraiment très inquiète. Je trouve que pour être un fait censé arriver rarement, trois comportements aberrants dans la même semaine ça me fait beaucoup à avaler. Me reviennent en tête les paroles du prêtre à ma mère : « si tu savais le mal que l’on a à remettre à l’endroit les personnes qu’on nous a fichues à l’envers… ».

Je commence à admettre que le magnétisme n’est pas sans danger, qu’il peut provoquer des dommages collatéraux involontaires. Je me remémore la copine dont j’avais soi-disant boosté la libido sans que je le fasse exprès. Je commençais à me poser de sérieuses questions. Une personne qui se prend pour un loup là où je faisais de la magie blanche suscita une grosse suspicion.

Je demande au prof :

Tu nous parles de magie blanche depuis le début de la semaine mais c’est quoi la différence entre magie blanche et magie noire ?

Aucune c’est juste l’intention qui compte.

Tu es en train de m’expliquer que je peux guérir de la même façon que je peux rendre malade ? Seule mon intention compte ? Mais c’est vachement dangereux ce truc ! Tu as intérêt à avoir sacrément confiance en la personne qui te manipule !

C’est pourquoi ça ne se transmet que de mère en fille ou personne de confiance afin qu’il ne soit pas fait mauvais usage de ce savoir.

À partir de ce moment mes résultats sont moins probants. Normal, j’ai peur. La trouille de faire des fausses manœuvres m’angoisse et je n’arrive plus à donner le maximum de moi-même. J’ai la conviction de mettre les pieds dans un truc pas net. Je ne veux plus toucher à ça.

LES MÉDIUMS SPIRITES

À ce dernier stage je fis la connaissance d’une personne Emma qui, n’habitant pas sur Paris, y venait assez régulièrement une fois par mois. Elle me confia y venir pour y rencontrer des médiums.

Cette personne m’explique qu’il y a tous les jours de la semaine y compris samedi et dimanche des conférences tenues par des médiums et que chaque conférence se clôture par une séance d’une heure de médiumnité. C’est-à-dire que toutes personnes présentes dans la salle (une cinquantaine) ont la possibilité de se mettre en rapport avec un défunt. Il suffit pour cela d’apporter la photo d’une personne défunte. Je commençais bien à m’habituer à voir des choses étonnantes mais tout de même ! Faire la causette avec des défunts !!!…

Elle me proposa donc pour me convaincre, de la suivre. En tant que St Thomas de la voyance j’acceptai sa proposition bien décidée à relever tous les indices susceptibles de prouver la malhonnêteté de ces usurpateurs malsains, profiteurs de la crédulité des personnes malheureuses, et voir comment s’y prenaient des prétendus médiums maîtrisant parfaitement l’art d’exploiter les âmes un temps soit peu naïves.

Un samedi de début janvier 2014 je la retrouvais donc à l’adresse indiquée. Un médium (placé à côté du buste d’Allan Kardec) commença à regarder toutes les photos qui avaient été déposées sur le bureau et demanda le silence. Il choisissait une photo, la touchait et disait tout ce qui lui passait par la tête sur cette personne. Visiblement chaque personne concernée par le défunt en question acquiesçait. Il était capable de donner la façon dont la personne était décédée du style :

Il a eu un accident de moto, il s’est empalé sur un poteau métallique, la couleur de la moto était…

Ou bien cette personne s’est défenestrée…

Cette personne n’est pas morte et vit toujours mais ne souhaite pas être retrouvée…

Cette personne me dit : « merci pour Nounours » vous comprenez ce que cela veut dire ?

Une personne dans la salle avoua avoir mis son nounours dans le cercueil de son frère quand il était petit avant que l’on ne le referme.

Il y avait toujours un message personnel pour la personne vivante dans la salle de la part du défunt. Ce qui déclenchait souvent une vive émotion. Bien sûr la photo que j’avais déposée n’intéressa pas le médium et je n’eus la visite d’aucun défunt.

À la fin de la séance Emma me demanda ce que j’en pensais. Je lui dis que ça avait l’air vrai au premier abord, mais n’ayant eu aucune visite de défunt, je pensais que tout ceci pouvait n’être qu’une vaste mise en scène entre présumés médiums et comédiens de connivence dans la salle. Donc toujours sceptique et pas crédible pour moi. Emma me dit alors :

Mais tu penses bien qu’en une heure il ne peut pas passer toutes les photos en revues. Il faut que tu reviennes plusieurs fois et un jour tu auras ton défunt.

Je n’étais pas convaincue certes. Mais j’avais ressenti tant d’émotions de la part de certains que je m’interdisais d’en tirer une conclusion trop hâtive et je me promis d’y revenir au moins trois fois. À 10 € l’entrée, ça va, ce n’était pas la ruine !

Ma mère avait à cette époque un cadre au-dessus de son bureau où étaient aimantées quelques photos de famille. Mais dans le midi de la France, dès qu’il fait vent marin et que l’air est chargé en humidité les photos se recroquevillent. Ce qui faisait sauter les aimants entraînant la chute systématique des photos. Devant l’énervement de ma mère à trouver ses photos étalées sur son bureau je lui avais proposé de les lui prendre, les scanner et en faire un grand poster où toutes ses photos seraient imprimées dessus. Ravie d’avoir trouvé une solution à son problème elle me confia ses photos.

Un samedi matin de janvier 2014 ma mère me téléphone :

Dis fille tu te rappelles que je t’ai confié des photos ?

Oui oui ! je n’ai pas encore eu le temps de m’occuper de ton poster mais j’y pense. Je m’en occupe dès que j’ai le temps.

Afin de ne pas oublier et laisser passer trop de temps, je décide de rechercher et m’occuper de ses photos tout de suite. Sur l’une d’elles j’y vois mon frère Yves, radieux, tenant à bout de bras un énorme poisson par la queue et je me dis qu’à le voir ravi comme cela, on a du mal à imaginer la façon dont il a fini ses jours. Et là me vint l’idée de retourner à la salle, puisqu’elle est ouverte tous les jours… Je décide donc de m’y rendre l’après-midi. Mais un peu court pour prévenir Emma. Peu importe. Je savais où c’était et n’avais pas besoin d’elle pour y entrer.

Ce n’était pas le même médium que la première fois. Il se prépare à commencer sa séance. Je dis à ma voisine de chaise (que je ne connais pas) :

Mais il n’a pas demandé les photos !

Elle me répond que celui-ci n’a pas besoin de photos. Il perçoit les défunts par écriture automatique, les décrit, donne des anecdotes jusqu’à ce qu’une personne dans la salle reconnaisse son défunt.

Une fois le silence obtenu… le médium se concentre, gribouille sur une feuille de papier et se lance.

J’ai là une personne particulièrement pressée de se manifester. C’est une personne qui est décédée dans des conditions particulièrement douloureuses puisqu’elle s’est suicidée. Plus exactement pendue.

Oufff ! Me vient tout de suite la pensée de mon frère. Mais bon ! Je ne suis pas la seule sur terre et peut-être pas la seule dans cette salle à avoir un pendu dans la famille ! Je me tais. Je l’écoute avec attention.

– Cette personne est un homme ! Il avait un rapport étroit avec la mer. (Mon frère était skipper sur voiliers).

– C’est à cause de sa femme qu’il s’est suicidé. Il était marié à une femme typée ou de couleur. (Sa femme était une Antillaise Anglo-saxonne de couleur effectivement).

— Le prénom de sa femme commence par un M.

Et là je me dis qu’il fait erreur puisqu’elle s’appelait « Cherry ».

– Son prénom à lui… Yvon, Yvan, ou un truc comme ça ! (Il s’appelait Yves).

J’ai déjà la quasi-certitude que le médium parle de mon frère. Mon cœur bat la chamade et je ne cesse de me répéter : « ce n’est pas possible ! Ce n’est pas possible ! » Comment fait-il ? Personne ne me connaît ici, je n’ai donné mon nom à personne. Même Emma ne connaît rien de ma fratrie, rien de mon histoire familiale. Elle ne sait même pas que je suis là aujourd’hui. Elle n’a pu communiquer aucune information sur moi ! D’où sort-il toutes ces informations que seuls mon frère et moi connaissions ???

Et il continue ainsi à déblatérer ses visions. À chacune la pression monte car j’y reconnais mon frère.

Il a un message à transmettre à… (Grand silence).

Je suis au max de la pression et je me dis : « ce n’est pas possible ! Il ne va pas être capable de donner mon prénom !!!! C’est pas possible ! » J’attends le verdict.

Je suis désolé je n’arrive pas à voir le prénom de la personne à qui il veut parler.

Il griffonne son papier. Par trois fois, il précise « qu’est-ce qu’il écrit mal ! » comme si c’était mon frère qui écrivait.

Il est gaucher ! (Effectivement mon frère était gaucher).

Il hésite et sort : « Je ne vois que p’tite sœur ! Y a-t-il dans la salle la petite sœur d’une personne qui s’est pendue ? »

Je n’en crois pas mes oreilles. Mon frère ne m’appelait que très rarement Constance. Quand il s’adressait directement à moi c’était toujours « p’tit’sœur ».

Jusqu’à présent je n’ai pas ouvert la bouche une seule seconde pour acquiescer, je n’ai répondu à aucune question, je l’ai laissé déblatérer ses affirmations sans intervenir. Je suis assommée. Je lâche la pression, je fonds en larmes et je lève mon doigt.

Je vous vois troublée, c’est la première fois que vous venez ici ?

Avec mes doigts je lui fais signe que c’est la 2ème fois.

Voyant que les mots me manquaient, tant l’émotion était vive, il continue :

Votre frère n’a pas été toujours malheureux ! Il a même eu une vie plutôt agréable. C’était un bon vivant et il était très estimé. Je vous vois devant un carré. Il y a des photos dessus. Il est sur une de ces photos. Il est même plutôt jovial dessus. Ces photos c’est votre maman qui doit vous les donner. Elle est toujours de ce monde votre maman ! C’est elle qui doit vous les passer !

Et je me remémore l’épisode du coup de fil de ma mère le matin même où elle me rappelait de lui faire son poster (le poster don parlait le voyant) et la photo radieuse de mon frère était dans mon sac. C’est celle que j’avais l’intention de lui mettre sur son bureau si le médium les avait demandées.

Il vous arrive de communiquer avec lui ?

Je ne comprends pas la question. Moi communiquer avec les morts ???

Communiquer ? Mais comment ???

La sensation d’un souffle sur vous, son odeur, des lumières qui s’allument et s’éteignent sans raison, des objets que vous êtes sûre d’avoir laissés à un endroit et que vous retrouvez ailleurs. Mais je l’entends qui me dit que vous ne comprenez pas ses messages. Il vient souvent vous voir vous savez ! La dernière fois qu’il est venu vous rendre visite vous étiez autour d’une table avec des jeunes et des personnes âgées. Il y a trois générations autour de la table et on souffle des bougies. C’est un anniversaire. Je dirai même deux anniversaires de jeunes adultes. Ça ne vous dit rien ?

Le samedi qui précédait le jour même, nous avions fêté l’anniversaire de mes fils (24 et 22 ans). L’un est né le 9 et l’autre le 4 janvier. Nous fêtons toujours leurs anniversaires ensemble. Mes beaux-parents étaient là. Il y avait bien trois générations autour de la table, deux anniversaires de jeunes adultes.

À présent soyez plus attentive car il vous rend souvent visite. Il vous protège. Vous avez une question à lui poser ?

J’étais tellement hébétée que pas une question ne m’est venue à l’idée. Le vide ! Le vide total. Page blanche !

En tout cas lui a un message pour vous. Une demande de pardon. Il a dû vous causer beaucoup de soucis avant son départ. J’entends « petite mère ». Vous avez dû vous occuper de lui comme une petite mère. Il vous en remercie et vous demande pardon. Et il faut aussi que vous transmettiez ce message à votre maman. C’est très important pour lui. Je l’entends qui me dit : « J’ai tout merdé jusqu’au cou ». Mais ne vous inquiétez pas. Il est dans la lumière, il est au 4ème plan et il n’est pas encore réincarné.

Ah oui aussi il me dit que ce n’est pas un hasard si vous êtes ici aujourd’hui. C’est lui qui vous y a poussée. À présent je vous laisse.

Et hop le voilà reparti à nous parler d’un autre défunt. Mais je n’ai plus rien écouté de ce qui s’est dit après ça, tant j’étais absorbée à chercher la façon dont il pouvait pêcher ces informations. Et 4ème plan ? Pas encore réincarné ? Il m’avait déjà consacré pas mal de temps et je n’ai pas voulu lui prendre plus de temps. D’autres personnes espéraient leur tour.

Me voilà à reprendre mon RER pour rentrer chez moi et là une foule de questions me sont arrivées mais trop tard. Mais surtout je me disais que quand j’allais raconter ça à mon mari et mes enfants ils allaient me prendre pour une « illuminée ». Mais si tel était le cas je pouvais toujours y retourner avec eux. Mais j’avais surtout le message à transmettre à ma mère. Comment allait-elle prendre la nouvelle ? Je décidais d’attendre le lendemain matin. Je me doutais que j’allais mal dormir, alors autant lui laisser passer une bonne nuit et lui raconter mon histoire le lendemain.

Le lendemain j’appelle donc ma mère et lui demande de s’asseoir avant de lui narrer tout l’épisode. Une fois terminé, je lui fais remarquer que le voyant avait quand même fait une erreur sur la lettre du prénom de « Cherry » qui commençait soi-disant par un M et ma mère me répond :

C’est moi qui me suis occupée des papiers de ton frère pour son mariage, il était tout le temps en mer… Cherry était un prénom d’emprunt. Son vrai prénom était « Myrthe ».

Le médium ne s’était donc pas trompé et m’avait communiqué une information que j’ignorais. Et hop ! Autre coup de massue sur la tête !

Tu en penses quoi ?

Un copain de ton frère m’a déjà appelé pour me dire la même chose. Lui aussi a vu un voyant qui lui a parlé d’Yves !

Ah bon ??? Mais tu ne me l’avais jamais dit !

Oh les voyants moi tu sais… Mais une deuxième fois c’est tout de même troublant ! Mais ce n’est pas lui ! non ce n’est pas lui ! Si c’était vraiment ton frère mon cœur de mère aurait vibré. Non ce n’est pas lui ce n’est pas possible !

Merde ! Tu ne me crois pas ?

Si si je te crois !

Mais qui veux-tu que ce soit ??? Le voyant n’a pas pu inventer ces infos ! Elles viennent bien de quelque part ! ?

Et Alain qu’est-ce qu’il en pense ?

Ben il est comme moi, on ne comprend pas.

Moi qui avais toujours mis les voyants dans le panier des charlatans, j’avoue qu’après cet épisode je ne savais plus ce que je devais penser. Trois semaines après, intriguée par cette affaire, je décidai d’y retourner. Rebelote me voilà repartie à la salle toute seule à nouveau. Ce coup-ci nous avons à faire avec un médium femme. Elle non plus ne réclame aucune photo. Ces premiers mots furent :

Ah ben la séance démarre fort j’en ai deux d’un coup. Deux hommes qui semblent être de la même famille. L’un s’est pendu et l’autre a un impact au niveau du cœur dû à une arme à feu !

Je comprends tout de suite que c’est à nouveau pour moi puisqu’à l’âge de six ans pour moi, mon autre frère Henri, âgé de 14 ans à l’époque, est décédé accidentellement d’un coup de fusil à un stand de tir lors de la kermesse paroissiale ; ayant posé le fusil chargé au sol, le canon en l’air, le coup est parti, balle en plein cœur. Il voulait être prêtre. Nous ne saurons jamais s’il l’aurait été. Là je lève le doigt :

Je pense que c’est pour moi ! Mes deux frères.

Mais là je suis plus sereine. Je n’ai plus l’effet de surprise de la première fois et je ne pleure plus. Comme quoi, on s’habitue vite à l’absurde ! Elle se reconcentre :

– Là je descends dans le sud de la France. Je suis au milieu des vignes. Je vois une maison isolée au milieu des vignes avec une route qui passe à côté. Je vois un porche et un portail. Il y a une 2 CV bleue et un berger allemand. Je vois écrit le mot vendange. Ça vous parle ?

Plus qu’un peu oui !

Mes parents viticulteurs avaient bel et bien une maison isolée au milieu des vignes, une 2 CV bleue pour aller dans les vignes et un berger allemand. Quant aux vendanges je me les suis tapées quelques années oui. C’était mon argent de poche pour l’année.

Je m’aperçois en cherchant sur internet que cette médium tourne dans toute la France et qu’elle passe un jour à Béziers. J’appelle donc ma mère et lui dis :

Celle qui a vu Henri et Yves passe à Béziers à l’hôtel Ibis de Villeneuve- les-Béziers tel jour. Tu ne veux pas aller la voir et te rendre compte par toi-même ?

Ma mère intriguée elle aussi par tout ce que je lui racontais s’organise tout de suite pour s’inscrire car les places sont limitées.

Le soir du jour J, impatiente, j’appelle ma mère et lui demande comment ça s’est passé, si elle a eu quelqu’un ?

Oui me répondit-elle ! et tu ne devineras jamais qui ?

Ta mère ?

Non ! mon frère Philippe ! Quand je l’ai reconnu elle m’a dit qu’il m’aimait beaucoup ! Alors je lui ai dit qu’il devait certainement y avoir erreur sur la personne car mon frère ne m’appréciait pas. Elle m’a répondu que là où étaient nos défunts ils se rendaient compte de beaucoup d’erreurs et de choses dont ils ne se rendaient pas compte sur terre. Alors je lui ai répondu que s’il avait pu se réveiller plus tôt ça n’aurait pas été pour me déplaire, et ça a fait rire toute la salle !

En revanche, je n’ai pas compris, elle m’a aussi parlé d’une couturière vivante actuellement dans la famille, d’une jeune personne qui cousait très bien et faisait de très belles choses. Mais je ne vois pas qui c’est. On n’a pas de couturière dans notre entourage. Elle a insisté pourtant, mais non je ne vois pas de qui il peut s’agir. Alors elle est passée à autre chose.

Trois ans après, ma fille rentrait dans une école de « haute couture ». Elle ne nous avait jamais parlé de son intention d’en faire un métier. Elle est actuellement modéliste chez Yves St Laurent.

Une fois j’avais demandé lequel de mes parents partirait le premier, et la médium m’avait répondu :

Votre papa.

Et pourtant c’est maman qui est partie en 2015, papa est toujours là. Mais cette même personne me dit :

Dites donc vous habitez une bien belle maison ! Super le jardin ! J’aimerai bien avoir la même chose !

Comment peut-elle deviner que j’habite en pavillon avec jardin ? Et elle rajoute :

– J’entends et on me dit que vous êtes une « chercheuse de vérité ».

En tout cas la « chercheuse de vérité » pataugeait sérieusement dans la semoule. Dans la voyance je suis persuadée qu’il existe du charlatanisme. Des mentalistes exercés à faire parler les gens pour deviner ce qu’ils ont envie d’entendre ça existe, c’est tout un art. Mais il y a également de vrais voyants. J’avais cependant noté qu’ils faisaient parfois des erreurs.

J’ai dû donc aller quatre ou cinq fois dans cette salle. Chaque fois quel que soit le jour où j’y allais j’y retrouvais les mêmes personnes. À croire que des gens passent leurs après-midi entières à attendre qu’un défunt vienne leur parler. De vrais addicts ! J’avais envie de leur dire : mais enfin vous avez des vivants dehors ! Pourquoi passez-vous votre temps, votre chômage, votre retraite à attendre un bonjour de vos morts ? Vous aurez toute l’éternité pour ça !

La salle était pleine quel que soit le jour où j’y allais. On fermait les portes dès que les cinquante personnes étaient présentes. Il fallait y arriver une heure à l’avance si on espérait pouvoir y entrer. Il y a bien moins de monde dans les églises.

J’avoue que tout cela commençait à ébranler sérieusement le peu de foi que j’avais. Et la valse de mes interrogations commençait à virer à la « prise de tête ».

LE DOUTE S’INSTALLE

– Si c’était bien mon frère et que toutes les informations communiquées étaient justes, c’est donc que la réincarnation est vraie et donc que nous avons plusieurs vies !

– Si nous avons plusieurs vies, c’est donc que tout ce que l’on m’a appris au caté est faux !

– Si c’est faux, ça fait cinquante piges que je me fais berner par la religion catholique !

– Finalement je comprends mieux pourquoi l’Église interdit ces pratiques. C’est juste pour nous laisser dans l’ignorance de ce qui existe vraiment.

– Finalement pourquoi ma religion serait mieux que le bouddhisme ou autre religion après tout ?

– Mais si ma religion a raison, si ce n’est pas mon frère, si ce n’est qu’un esprit de bas étage qui usurpe son identité, voire même Satan qui se fait passer pour lui, pourquoi les apparitions de la vierge ne seraient-elles pas sataniques aussi ?

– Pourquoi l’Église reconnaît-elle les apparitions de la Vierge comme vraies et celles des médiums comme fausses ?

– Et d’ailleurs, Satan et ses sbires existent-ils vraiment ? Sont-ils un mythe ou réalité ?

– Et quand on magnétise des gens pourquoi arrive-t-il que certaines personnes se retrouvent en état de conscience modifié ? Et quand cette conscience est modifiée pourquoi est-ce toujours des bas instincts qui se réveillent ?

– Si le fait de soigner par imposition des mains est vraiment un don de Dieu comme Jésus l’a communiqué à ses apôtres, pourquoi permettrait-il ces déviations de comportement parfois ! Et si c’est un don maléfique pourquoi guérit-il ?

– Si les prêtres exorcistes existent, c’est bien qu’il y a une demande et une nécessité de leur action parfois. Etc…etc… Véritable prise de tête !

Pour ma religion je dois faire un acte de foi. Je dois croire en la Vierge Marie et ses apparitions, mais je ne l’ai jamais vue ! Je dois croire en son Fils qui est mort pour nous mais ne l’ai jamais vu ! Je dois croire qu’il est ressuscité mais n’ai jamais vu sa résurrection ! Et puis c’était il y a deux mille ans !

Par contre je ne croyais pas aux tables qui tournent et lévitent et pourtant… Je l’ai vu ! Je ne croyais pas aux guérisons ésotériques et pourtant… J’ai bien dû les admettre ! Car non seulement ça marche sur les personnes qui y croient, mais ça marche aussi sur les bébés, les animaux, voire même les plantes. L’effet placebo n’a aucune prise sur eux ! Ces derniers ne sont pas dans le « J’y crois ou j’y crois pas » ! Ça marche, c’est tout !

Je ne croyais pas aux voyants et pourtant… Bonjour la claque ! Bref ! Je vous fais grâce de tous les questionnements qui tournaient en boucle dans ma tête. Une seule chose était sûre pour moi, l’un des deux chemins face auxquels je me trouvais était faux mais lequel ? Religion ou spiritisme ?

L’APPEL A MARIE

Un jour que j’étais en plein questionnement existentiel, je ne sais pourquoi je me suis adressée à la Vierge Marie dans mes pensées lui disant :

« Si vraiment tu existes, si vraiment tu es réelle comme l’affirme l’Église, si tous les constats que je fais actuellement sont vraiment l’œuvre de Satan, fais-moi un signe, apparaît devant moi, parle moi, je ne sais pas, bouges toi au lieu de rester cachée dans un mystère. Je ne demande qu’à croire en toi, ton Fils et ton existence, mais fais-moi un signe ! Donne-moi des réponses concrètes d’une façon ou d’une autre je ne sais pas ! Je ne sais plus en quoi je dois croire, qui je dois croire, ce que je dois penser de tout ça. Fais quelque chose, s’il te plaît fais quelque chose ! »

Ma supplication a dû être entendue puisque peu de temps après je rencontrai Hélène qui me fit part de son futur témoignage sur Medjugorje lieu d’apparitions de la Vierge en Bosnie et toujours d’actualité. Alain et moi sommes allés l’écouter. Intéressés par ses explications nous nous sommes décidés à aller y faire un tour. Nous nous sommes inscrits pour un futur pèlerinage.

Là-bas nous y avons eu des témoignages de conversion très intéressants et bouleversants mais ce qui fit mouche chez moi c’est une conférence d’une petite religieuse sur les méfaits du spiritisme. Elle mettait le Reiki, le Yoga, le magnétisme, la voyance et j’en passe, tout dans le même panier et je me disais : « Allons bon ! Voilà qu’en plus le Reiki et le Yoga et le magnétisme sont dangereux ! Pff ! C’est du tout et du n’importe quoi ! »

Mais plus elle décortiquait ses arguments plus les prises de conscience se faisaient. Je réalisais que la personne qui se prenait pour un loup lors d’un de mes stages était prof de Reiki. Je réalisais que lorsque je m’étais mise à pleurer sans raison nous étions en forêt assis en rond en position de Yoga à faire le ômmmmmm qui a dû éveiller je ne sais quoi en moi, puisque j’ai été la seule à pleurer. Elle nous dit aussi que les guérisseurs invoquaient Judas pour soigner les brûlures et arrêter le feu. Je me récitais la formule dans ma tête et réalisais que oui, il y avait bien effectivement Judas dans la prière de guérison. Que vient donc faire Judas dans un acte de guérison venant soi-disant de Dieu ? Et chaque fois qu’elle développait un argument je me disais : « mais oui ! bien sûr ! Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ! ? Mais elle a complètement raison ! » Chacun de ses dires me ramenait à des situations que j’avais connues et rencontrées.

J’avais l’impression que c’était la Sainte Vierge qui répondait non seulement aux questions que je me posais, mais surtout à toutes celles que je n’avais même pas eu l’idée de me poser. Tout s’éclairait, tous mes verrous sautaient les uns après les autres. Je n’avais plus aucun doute, tout était clair, je savais enfin quel était le bon chemin et surtout celui à éviter à tout prix.

PRISE DE CONSCIENCE ET CONSÉQUENCES

Il paraît que quand on va à Medjugorje, ce n’est pas nous qui voulons y aller mais la Ste Vierge qui nous y appelle. Elle a dû sacrément avoir pitié de moi pour me voir patauger dans la semoule. Elle a dû m’attraper par la peau du cou se disant : « Toi ma cocotte il est temps que je te recadre, car tu pars complètement en sucette ! »

Je fus tout d’abord soulagée d’avoir enfin des réponses. Satan que je prenais pour un mythe (Je l’appellerai toto car rien que prononcer son nom me dérange à présent) était bien réel et bien à l’œuvre. Plus de doutes, rien que des évidences et des certitudes. Ma foi, jusqu’à présent plus de tradition que de conviction, était chargée de certaines désapprobations à l’égard de l’Église que je voyais dogmatique, trop sévère sur certains points, donnant des leçons de morale alors qu’elle-même n’avait rien d’exemplaire. Elle était plus une ligne de conduite à suivre, mais impossible à suivre. La messe, quand j’y allais (c’est-à-dire très rarement), m’ennuyait. Je la trouvais hypocrite sur certains points. Je ne pouvais pas adhérer à tout. Je prenais de la religion ce qui me plaisait, rejetant ce qui m’ennuyait ou me dérangeait, voulant faire ma petite sauce à moi, celle qui m’arrangeait. Mais à chipoter dans son assiette, celle de sa religion et prendre un peu des autres on se retrouve à se fabriquer sa propre religion et sombrer très vite dans l’hérésie. Bref ! Je n’avais rien, mais rien compris. Ce fut l’une des premières choses que je réalisai.

Mais surtout je compris que j’avais été non seulement dangereuse pour moi mais aussi pour les autres. Tous ceux que j’avais entraînés avec moi dans cette aventure, ma famille, mes amis, les personnes que j’ai magnétisées. Heureusement l’Église nous laisse toujours une possibilité de nous rattraper par une bonne confession d’abord, et une prière de libération pour nous couper de tous les liens occultes que nous avons pu contracter.

J’ai immédiatement cessé toute pratique du magnétisme, j’ai demandé à ma fille, que j’avais commencé à initier car elle semblait être la seule de mes enfants à disposer de certaines facultés dans ce domaine, d’oublier ce que je lui avais appris et ne pas persévérer dans ce chemin. J’ai mis à la poubelle toutes les lectures que j’avais accumulées depuis des années sur l’occultisme. Bref ! Ce fut le grand ménage, trop vexée j’étais d’avoir été manipulée par ce « satané toto ».

À partir de là progressivement se sont présentées à nous les occasions de renouer avec les promesses de notre baptême. Je dis « Nous » car ce parcours je ne l’ai pas fait seule. Mon mari, même s’il n’a pas comme moi « trempé les mains dans cambouis », m’a suivie dans tout mon cheminement et mes interrogations. Nous avons pris conscience ensemble du danger qui nous attendait si je persistais dans l’occultisme. Nous avons repris le chemin de l’Église. Nous avons eu envie d’aller à Lourdes (pas franchement le lieu de vacances que nous aurions choisi peu d’années avant). J’y ai eu envie de demander le sacrement des malades. Puis s’est présentée l’occasion d’un pèlerinage en Israël sur les pas de Jésus. Quelle joie de marcher dans ses traces et quelle émotion d’y voir les paysages qu’il a vus, les levers de soleil sur le Lac Tibériade qu’il a vu, les lieux qu’il a fréquentés même s’ils ont changé depuis son passage sur terre, les escaliers qu’il a emprunté entre son procès et sa crucifixion…

Puis la paroisse nous a demandé si nous étions d’accord pour assurer l’animation des 6 et 5ème de l’aumônerie. Pas franchement prévu à notre programme mais si c’est Dieu qui nous le demande… Nous avons relevé le défi avec joie et enthousiasme.

Autre prise de conscience que nous avons faite ensemble aussi c’est que si nos trois enfants ont été baptisés, les trois enfants que j’ai perdus par fausse couche à 3 mois de grossesse ne l’avaient pas été. Hospitalisation, aspirateur, poubelle, incinérateur, au revoir Madame !

Heureusement l’Église a tout prévu aussi. Nous leur avons cherché un prénom. Nous avons fait dire une messe « d’intention de baptême » pour eux car même si leurs corps étaient absents, leurs âmes n’en étaient pas moins présentes. Et là aussi, nombreuses sont les personnes qui ignorent qu’elles peuvent faire une intention de baptême pour leurs enfants décédés. En tout cas nous ne le savions pas. La tendresse de Jésus lui fait dire « laissez venir à moi les petits enfants, ne les empêchez pas ». Cela nous permet d’espérer qu’il y ait un chemin de salut pour nos enfants et tous les enfants non nés.

À la fin de la messe alors que c’était en semaine, des personnes que nous ne connaissions pas sont venues nous voir nous serrer la main ainsi qu’une paroissienne qui nous a dit, des trémolos dans la voix et les larmes aux coins des yeux : « Merci ! Jusqu’à aujourd’hui j’étais maman d’une enfant, vous venez de me faire comprendre qu’en fait, je suis la maman de deux. À présent je vais faire le nécessaire ! ».

LA FOI EST RENCONTRE AVEC DIEU

Lorsqu’on trouve ou retrouve la foi, on s’aperçoit très vite que le Seigneur met toujours sur notre route, la bonne occasion, la bonne personne, le bon livre, le bon témoignage, la bonne rencontre, la bonne émission qui nous fait avancer, progresser et nous nourrit spirituellement. Il sème sur notre chemin toutes ces petites perles, aussi discrètes soient-elles qui, si l’on prend le temps de s’y attarder, nous montrent la direction à suivre.

La foi n’est pas quelque chose qui nous tombe dessus au berceau. Elle n’est pas le fruit d’une éducation, le fruit d’un système de pensée, d’une accumulation de savoir sur des questions théologiques. La foi c’est un cadeau du ciel qui ne prévient pas, n’envoie pas de faire part. Elle est une rencontre avec Dieu au détour d’un chemin. À chacun le sien. À chacun son rythme. Le mien fut tortueux et peu recommandable. Mais il était peut-être celui qu’il me fallait pour comprendre certaines choses.

Si je n’étais pas passée par là peut-être serai-je aujourd’hui restée dans une foi tiède, sans grande conviction, ne me posant que des questions bassement matérielles, voulant gérer ma vie à ma convenance, mettant mes priorités là où elles n’ont pas lieu d’être, laissant peu de place à la providence, prenant toutes mes déconvenues pour une injustice, voir une incompétence ou inexistence de Dieu. La foi ne nous protège pas des coups durs et des épreuves, les meilleurs cathos y ont droit autant que les autres.

La foi ne vient pas à nos pieds par un claquement de doigts sur ordre de notre volonté. Elle attend patiemment le tour de clef qui lui était refusé pour pousser la porte de notre orgueil qui obstruait son passage. Elle s’infiltre parfois en douceur, imperceptiblement, parfois brutalement, créant grand chambardement. Elle est cette force qui nous maintient debout là où tous ceux qui en sont dépourvus s’écroulent dès que se présentent les « galères ». Elle apporte lumière et espérance là où se logent ténèbres et désespoir.

Je ne sais si nous arriverons à transmettre à nos jeunes catéchumènes la foi. Ce que nous sèmerons restera peut-être à l’état végétatif durant de nombreuses années, mais quelle plante majestueuse se développera dans le secret de leurs cœurs le jour où cette rencontre avec Dieu se fera aussi tardive soit-elle.

Aussi n’amenuisons pas les chances de cette belle rencontre en laissant entrer toto chez nous par des pratiques occultes. Pratiquer l’ésotérisme quelle qu’en soit la manière, c’est comme lui ouvrir la porte, l’inviter à prendre le café et pactiser avec lui.

LES MANŒUVRES DU « TOTO »

Le toto était une magnifique œuvre de Dieu, libre de ses choix avant de devenir ce qu’il est devenu par orgueil. Il sait que s’attaquer à Dieu directement est cause perdue. Aussi le meilleur moyen de lui faire du mal est de s’attaquer à ses créatures, c’est-à-dire nous, l’humanité, et l’ésotérisme est un excellent moyen pour nous faire chuter.

1re manœuvre : l’accroche

C’est l’occasion qui se présente même si elle n’est pas recherchée. Si votre morale ou votre religion ne vous la déconseille pas vous allez mordre à l’hameçon rien que par curiosité de ces choses peu croyables à notre entendement.

2ème manœuvre : la séduction

Vous pouvez avoir accès à des informations sur vous, les autres, votre avenir par la voyance, ou des guérisons spectaculaires devant lesquelles la médecine traditionnelle piétine. C’est facile, rapide, gratuit ou peu cher, non condamnable par la loi et de ce fait très attrayant. À ce stade vous ne voyez que la partie émergée de l’iceberg, celle qui attire le regard.

3ème manœuvre : la dépendance

Face à tous ces avantages, vous répétez les expériences qui à ce stade n’ont que des avantages. Vous les conseillez à vos amis, votre famille et tous ceux que vous aimez.

S’installe alors une dépendance qui fait qu’avant toutes décisions, vous allez consulter des médiums. Votre vie et vos décisions ne vous appartiennent plus puisqu’elles dépendent des réponses que vous recevez (fausses ou vraies). Le toto glisse toujours une ou deux informations fausses au milieu d’infos justes, pour semer doute et confusion, comme il glisserait une fève dans une galette des rois. Tout comme derrière une guérison par un magnétiseur et un bien-être manifeste, commence le travail de sape, la partie immergée de l’iceberg, celle que vous ne voyez pas, celle qui progressivement va massacrer vos relations sociales, amicales et amoureuses qui deviennent de plus en plus compliquées.

4ème manœuvre : la facture à payer

Mais avec Toto rien n’est gratuit. Il prend ses quartiers en vous. Peut modifier vos comportements et vous donner la haine de tout ce qui a rapport à l’Église et la religion. Peut vous pourrir la vie par une pluie interminable d’ennuis, comme si vous étiez dotés d’un paratonnerre sur la tête qui les attire tous. La vie n’est pas un long fleuve tranquille certes, et nous avons tous nos coups durs dans la vie, mais à ce stade s’enchaîne une succession de malchances qui donne l’impression que votre vie part en « pop corn » n’ayant plus aucune maîtrise de rien sur rien, avec l’impression que vous n’en sortirez jamais, pouvant aller jusqu’à des poussées d’envies suicidaires.

La facture, contrairement aux avantages immédiats du spiritisme, n’arrive que plusieurs mois, voir plusieurs années après avoir touché au spiritisme quelles que soient ses formes. Ce qui vous met dans l’incapacité totale de faire le lien et le rapprochement entre ce qui vous arrive aujourd’hui et vos pratiques d’hier.

Il faut bien comprendre que tout comme le voyant qui ignore tout de votre vie reçoit des informations qu’il diffuse à celui ou celle qui va le consulter, le magnétiseur qui n’a aucune notion de médecine, reçoit une faculté de guérir qu’il diffuse chez celui qui vient se faire soigner. Dans les deux cas ce n’est ni le voyant, ni le magnétiseur qui agit. Ils ne sont qu’une autoroute qui sert de passage à la diffusion de forces occultes. Ils ne sont que des instruments d’esprits à l’œuvre, et malheureusement pas le « haut du panier ». C’est pourquoi, pour toutes personnes ignorant tout de ce monde occulte, il est très difficile de comprendre et d’admettre comment le fait de guérir des personnes est en fait un mal et non un bien.

Quatre années après avoir fait tourner les tables, mes parents ont été violentés en pleine nuit à leur domicile par cinq malfrats armés et cagoulés qui les ont cambriolés alors qu’ils avaient le fusil sur la tempe, dans la pièce même où nous avons fait tourner la table, et ce fut l’apéritif d’une longue série d’ennuis dont je vous dispense la litanie tant les souvenirs en sont douloureux, pour en finir avec le suicide de mon frère. Hasard ????? Je ne le saurai jamais.

Quand je regarde dans le rétroviseur de ma vie je me dis que depuis que j’ai fait tourner les tables, il y avait toujours sur mon chemin une occasion, une personne, une expérience, quelque chose qui m’attirait vers l’occultisme. Je n’en cherchais pas les occasions, elles venaient vers moi pour attiser ma curiosité et me faire tomber dans la perte du peu de foi qui m’habitait.

Aujourd’hui c’est l’inverse. Mon retour à la foi et la certitude d’avoir fait le bon choix ont éclairci mon ciel. Parfois l’Église peut paraître dogmatique, sévère, désuète et poussiéreuse, mais finalement, ses barrières électrifiées, aussi gênantes soient-elles, ne sont là que pour nous protéger quand on sait avoir l’humilité de le reconnaître, et elle sait sortir ses filets pour récupérer les imprudents qui comme moi passent outre les barrières. L’Église n’est pas sainte par les membres qui la composent et qui cheminent cahin-caha vers la sainteté, mais elle est sainte par son origine divine. Rien que pour cela elle mérite le respect.

Si nous n’avons qu’une seule vie sur cette terre, ne nous trompons pas de combat !


Deutéronome (chapitre 18, versets 10-12)

« On ne trouvera chez toi personne qui fasse passer au feu son fils ou sa fille, qui pratique divination, incantation, mantique ou magie, personne qui use de charme, qui interroge les spectres et devins, qui invoque les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination au Seigneur ton Dieu ».

Lettre de Paul aux Galates (Chapitre 5, versets 19-21)

« On sait bien tout ce que produit la chair : fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haine, discorde, jalousie, emportements, disputes, dissensions, scissions, sentiments d’envie, orgies, ripailles et choses semblables et je vous préviens, comme je l’ai déjà fait, que ceux qui commettent ces fautes-là n’hériteront pas du Royaume de Dieu ».

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