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Communion des saints et communication avec les morts

Ce titre évoque pour moi cette double célébration liturgique que nous vivons les deux premiers jours de novembre : la fête de tous les saints et la commémoration des défunts.

Dans les deux cas, nous avons une certaine perception spirituelle d’une relation à l’au-delà, au ciel, au « divin » diront certains… Relation également avec ceux qui nous ont précédés, qu’il s’agisse des saints ou de nos défunts.

Chaque matin, dans ma prière, j’ai l’habitude de regarder sur une petite application de mon téléphone (Evangelizo) la liste des « saints du jour ». D’une part pour en nommer l’un ou l’autre lors de la célébration de la messe, mais aussi pour me laisser édifier et éblouir par des vies étonnantes qu’on serait loin de soupçonner. Je vous suggère cet exercice stimulant !

Ceci dit, je n’ai pas sur mon téléphone d’application me permettant de retrouver la liste de mes défunts… Cependant, j’avoue avoir noté sur mon agenda électronique telle ou telle date de départ, de « naissance au ciel » de personnes proches, pour m’en souvenir tous les ans… pour prier pour elles lors de la célébration de l’eucharistie. C’est une façon de ne pas les oublier, de maintenir leur souvenir présent à notre mémoire… Et lorsqu’on peut aller se recueillir au cimetière, la démarche est d’autant plus concrète.

Au fond, la communion des saints, nous la vivons précisément de ces façons-là, à travers des petites choses. C’est la conviction que nous formons tous une seule famille, sur la terre et au ciel, en Dieu. C’est Jésus qui nous rassemble tous, qui fait de nous des enfants de Dieu.

Nous ne le savons que trop, notre foi, nous la vivons dans l’obscurité, la sécheresse, la nudité. Même si Jésus s’est incarné, même si nous communions à la Présence vivante dans l’eucharistie, nous ne vivons pas cette relation dans de merveilleux ressentis qui nous donneraient chaud au cœur et nous transporteraient dans un état second. Jésus est tout proche, nous le croyons, mais il semble être loin, comme absent de ce monde. Les saints nous sont proches, sûrement (qui n’a déjà invoqué son saint patron ?), mais ils restent loin, d’un autre âge. Nos défunts nous sont proches, évidemment, mais voilà, avec le temps qui passe, ils restent loin aussi.

C’est peut-être avec eux que la relation est la plus facile, car nous les avons connus, et de multiples souvenirs peuvent étoffer cette relation. Mais pourtant ça ne me vient pas à l’esprit de parler intérieurement avec ma mère décédée centenaire en 2019. Peut-être certains d’entre vous établissent-ils ce genre de dialogue avec un conjoint défunt, et cela peut se comprendre. Mais nous savons bien que « faire son deuil », c’est accepter la rupture et l’entrée dans le silence.

Alors, pourquoi cette frénésie, aujourd’hui de recherche de contact avec des entités, des guides, des archanges, des âmes, des défunts ? Si vous êtes un tant soit peu attentifs, vous l’avez déjà remarqué : le courant new-âge a pénétré les mentalités et la société. Il devient courant de rencontrer des gens qui acceptent de penser que leurs défunts sont à portée de communication. Ou bien que les « âmes errantes » existent réellement et qu’elles se manifestent de telle ou telle façon dans leur vie. Beaucoup pensent avoir des « ressentis » qui leur ouvrent la possibilité d’une communion avec des « entités », d’une guidance par ces « êtres de lumière 1 »…

Cette évolution tient à plusieurs facteurs, dont deux me semblent déterminants.

La pénétration du bouddhisme à travers le yoga et les méditations ont banalisé la croyance en la réincarnation 2.

– Et surtout, et là j’en parle en tant qu’exorciste diocésain, l’accès à l’occultisme est en plein essor. Des personnes de plus en plus nombreuses se compromettent en demandant des services de magnétiseurs, de médiums, d’énergéticiens. Elles se mettent à développer elles-mêmes une sensibilité médiumnique 3, à « fonctionner » à partir des « ressentis ». Elles deviennent alors le jouet des esprits qu’elles ont convoqué par l’émargement à ces pratiques. Les phénomènes paranormaux 4 deviennent monnaie courante chez elles, les berçant dans l’illusion qu’elles ont accès à un monde parallèle.

Ce serait trop long de développer cette réflexion sur ces points-là. Je renvoie à mon livre 5, et à mes sites internet 6. Je voudrais conclure en vous proposant de bien distinguer l’attitude spirituelle chrétienne et la posture occulte. En tant que chrétiens, nous pouvons prier pour nos défunts, toujours en passant par Jésus, notre médiateur. Mais nous n’avons aucun contact direct avec eux. S’ils prient pour nous, c’est aussi en passant par Jésus. En revanche, prendre une posture occulte et spirite, c’est accepter d’être contacté (dérangé) couramment par des entités de l’au-delà, fort peu recommandables, vous l’aurez compris, et d’entrer dans une relation paranormale avec elles. À vos risques et périls !

P. Dominique Auzenet, exorciste diocésain (Le Mans).


1Voir mon livret : Êtres de lumière, guides spirituels, gardez-vous de ces anges gardiens-là !, sur mon site sosdiscernement.org, à la page des livrets.

2Voir https://sosdiscernement.org/r/reincarnation/

3Voir mon livret La médiumnité, sur le site occultismedanger.fr

4Voir mon livret .pdf Paranormal ? Le jeu de la peur et de la séduction, sur mon site occultismedanger.fr

5Dominique AUZENET, Magnétiseurs, guérisseurs, médiums.Le nouveau royaume de l’occulte. Un prêtre exorciste nous alerte. Éd. Mame, 2023.

6occultismedanger.fr et sosdiscernement.org

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