Conférence de présentation du livre à la librairie Siloé du Mans
Le 13 avril 2023.
I. LA PARUTION DE CE LIVRE
1/ Pendant un moment, j’avais en charge simultanée trois délégations
Le renouveau charismatique, les nouvelles croyances, l’exorcisme. Il a existé pour moi une compénétration entre l’exercice de certains charismes, la prière par la foi et dans la puissance de l’Esprit Saint, les arcanes ésotériques du courant New-Age provoquant ses dégâts spirituels, le soin pastoral de la délivrance et de l’exorcisme. Mon parcours personnel à travers le service du renouveau fait que j’ai appris très tôt à prier pour la libération des liens occultes.
2/ La mise en place de deux sites internet
Le travail sur les développements New-Age du marché spirituel dans la société, le travail sur les impostures mystiques en lien avec l’occulte, le travail sur les dégâts provoqués par l’occultisme… tout cela a abouti à la réalisation de deux sites internets1 utiles à tout un chacun, mais aussi aux personnes qui viennent frapper à la porte du service de l’exorcisme.
3/ Le livre ne vient qu’en dernier lieu
Il m’a été demandé par l’éditeur, et non pas par une proposition personnelle. Il ne demandait pas beaucoup de travail car la matière était déjà prête.
II. LA RÉALITÉ DE L’OCCULTISME
1/ Les deux pouvoirs occultes les plus répandus et utilisés sont le magnétisme guérisseur (la santé) et la médiumnité (le savoir)
Ils sont accessibles comme tels « à la demande » sur le terrain.
Ils sont utilisés en tâche de fond pour donner efficacité à des méthodes thérapeutiques énergétiques.
La médiumnité est également utilisée dans le cadre des fausses révélations et fausses locutions (écriture automatique, paroles intérieures), et donc infiltre également sous étiquette religieuse, tut comme le magnétisme guérisseur…
2/ La confusion entre la magie blanche et la magie noire est mortifère
Elle provient d’abord de la confusion entre pouvoirs occultes et charismes de guérison ou de connaissance. Mais la magie blanche fait beaucoup plus de dégâts que la noire, parce qu’elle se déguise sous des habits bienfaiteurs et religieux (ex. de la conjuration des brûlures). Il n’existe qu’une seule magie, et elle s’adresse toujours aux esprits diaboliques.
3/ La recherche directe de communication avec les morts ou encore l’appel indifférencié aux esprits
sous quelque forme que ce soit (spiritisme, invocations païennes), provoque immédiatement une porte ouverte vers le monde diabolique qui entraînera des conséquences.
4/ Les conséquences des compromissions occultes sont repérables en termes de limitation de la liberté spirituelle, ce que j’appelle « l’état de liberté diminuée »
Il s’agit d’abord de l’expérience de la déveine, de la poisse, d’un taux anormalement élevé de difficultés dans la vie ordinaire, comme si le frein à main était mis en permanence.
Ensuite, l’expérience des phénomènes paranormaux qui portent sur l’abus des perceptions ordinaires des sens.
Enfin, la stérilisation spirituelle, que je place en troisième lieu, car les deux premières expériences peuvent réveiller l’ouverture à une démarche spirituelle. Mais c’est peut-être contestable, dans la mesure où les impacts occultes commencent souvent très tôt, et provoquent une stérilisation spirituelle à bas bruit (ex. des enfants).
5/ La compréhension de la psychologie diabolique permet de dire que rien n’est gratuit dans ce monde-là
À l’inverse de la miséricorde divine, le démon n’a rien à faire de l’intention de la personne ; il considère froidement la matérialité des faits.
Ce que le démon va donner à travers une suppression de souffrance ou une connaissance subtile aura un coût. Il fait payer cyniquement ce qu’il donne en pourrissant la vie de la personne à qui il a donné.
Et on revient alors à la considération sur l’état de liberté diminuée, le syndrome de déveine, les phénomènes paranormaux.
6/ La dangerosité de l’occultisme nécessite donc la mise en œuvre du principe de précaution le plus strict
En la matière, il n’y a pas de demi-mesure. Si l’on a accepté des compromissions en la matière, il est possible de s’en retirer, et c’est tout le sens d’un soin spirituel spécifique mis en œuvre à travers l’accueil au service diocésain de l’exorcisme.
III. LE SERVICE DIOCÉSAIN DE L’EXORCISME
1/ Le ministère de l’exorcisme est un ministère confié par l’évêque
L’évêque est l’exorciste. Il délègue un ou plusieurs prêtres.
2/ Le prêtre exorciste s’entoure d’une équipe
Pour accueillir les personnes qui demandent de l’aide en raison de difficultés suspectées comme d’origine diabolique. Dans le diocèse actuellement, autour de 200 personnes accueillies chaque année.
L’accueil à deux personnes.
La nécessité d’une équipe d’hommes.
Le double rythme pour le prêtre : l’accueil suivi de prière de libération et le cheminement d’exorcisme.
TÉMOIGNAGES de l’équipe.
3/ Le service de l’exorcisme est un lieu important d’évangélisation
Les personnes accueillies sont en très grande majorité non pratiquantes. Mais elles sont aussi non catéchisées. Voire non baptisées. Ou d’autres religions.
L’évangélisation accomplie lors des accueils porte sur la compréhension des phénomènes qui impactent la personne, mis en perspective avec la victoire du christ ressuscité sur le prince de ce monde déjà vaincu quoique nuisible.
Elle porte ensuite sur les réalités du combat spirituel : la prière de protection, la prière mariale, les sacrements notamment celui de l’eucharistie.
Tout le reste relève d’un travail pastoral en relation avec la paroisse d’origine de la personne : catéchèse, préparation au baptême, complément d’initiation pour pouvoir communier…
IV. QUELQUES ÉVIDENCES AU PLAN PASTORAL
1/ L’Église a une doctrine démonologique fiable, mais une foi concrète en l’existence du diable très amoindrie
Et donc une pratique de libération quasi inexistante dans la pastorale ordinaire. Par ailleurs, une réelle confusion règne dans l’esprit des prêtres et des laïcs entre les pouvoirs occultes et les charismes de guérison. L’ensemble de ces deux facteurs aboutit à un silence habituel sur les dangers de l’occultisme.
2/ L’absence de prise en compte pastorale provient de trois facteurs
L’incompréhension des phénomènes paranormaux et la peur de devoir s’affronter à de réelles manifestations diaboliques poussent tout le monde et en premier lieu les pasteurs à psychiatriser la problématique des personnes qui ont ce type de problème. Ce faisant, on les pousse un peu plus dans les demandes auprès de « désenvoûteurs et d’exorciseurs ».
3/ Il est nécessaire de sortir du tout ou rien en matière de soin spirituel
Ce n’est pas parce qu’on n’est pas possédé que pour autant il n’y a pas de démarche à faire. La prière de libération des liens occultes, la renonciation, la confession, la mise en place d’un combat spirituel sont autant de démarches qui ont leur pertinence pour sortir des dégâts dus aux compromissions occultes.
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