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La magie africaine, la sorcellerie


Les pratiques de sorcellerie dans la société africaine

« Mgr Jean Mbarga, archevêque de Yaoundé (Cameroun), a dénoncé les pratiques de sorcellerie dans la société africaine, au cours d’un colloque international sur les défis théologiques et pastoraux face à la sorcellerie, qu’il a présidé du mardi 21 au jeudi 23 avril 2015 à l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC) de Yaoundé.
Parmi les éléments expliquant la persistance de ces croyances dans certaines régions d’Afrique, les participants ont noté un règne de la peur, une propension au soupçon, le fatalisme, la fuite des responsabilités et la recherche tous azimuts des boucs émissaires face aux échecs et aux malheurs de l’existence, rapporte le quotidien « Cameroon Tribune ».
Le P. Jean-Bernard Salla, doyen de la faculté de théologie de l’UCAC, a souligné l’existence d’un climat d’insécurité et de catastrophisme en Afrique, qui se reflète par l’augmentation des pratiques maraboutistes et de la recherche de protections occultes. « Il suffit de regarder autour de soi, pour constater la prolifération des Églises de délivrance, sortes de cliniques spirituelles, dont les ordonnances sont souvent fatales », a-t-il relevé. Il a ajouté que les Églises classiques n’étaient pas épargnées par la ruée des personnes en quête de prières de guérison, des sacrements et de bénédiction » (Apic).

Les cérémonies traditionnelles africaines sont-elle compatibles avec l’Évangile ?

C’est une fête qu’elle tente de ne jamais manquer. Chaque mois d’oc­tobre, Marie-Yvonne Daté, 45 ans, quitte Abidjan pour rejoindre la pro­vince voisine d’Agnéby, au nord de la capitale économique ivoirienne. Professeur de biologie, elle fait par­tie de l’ethnie Abé, et accorde une grande importance à une cérémonie qui marque chaque année le début des récoltes: la fête des ignames. Le village célèbre ainsi les premières pousses de ces tubercules très uti­lisées dans la cuisine ivoirienne. Et pourtant, Marie-Yvonne ne parti­cipe qu’à une partie des festivités, qui s’étendent sur trois jours. L’an dernier, une nouvelle fois, elle a re­fusé de se rendre à la rivière, pour y adorer le génie qui y habite. « Je suis catholique. Et il m’a toujours semblé que l’on ne peut pas à la fois adorer le Dieu des chrétiens et faire des of­frandes à d’autres esprits. »

Le tiraillement vécu par Marie­Yvonne est caractéristique de ce que vit une grande partie des ca­tholiques de Côte d’Ivoire, si ce n’est du continent. Et cette mère de famille d’Abidjan, membre de l’Opus Dei, confirme que beau­coup de ses proches mélangent ré­gulièrement culte catholique et re­ligions traditionnelles, malgré les tentatives de l’Église pour résister à ce syncrétisme. Dans son village, les prêtres célèbrent d’ailleurs la messe, au moment où les villa­geois se rendent à la rivière.

« Tout l’enjeu est de savoir si une cérémonie traditionnelle est com­patible avec l’Évangile», explique le P. Jean Sinsin Bayo. Ce théolo­gien, originaire du sud-ouest du pays, et ancien doyen de l’Univer­sité catholique d’Afrique de l’Ouest, est spécialiste des fêtes et rites tra­ditionnels. Pour définir cette com­patibilité, il décrit un processus très fin, mettant en jeu des ressorts spirituels, mais aussi anthropo­logiques et sociologiques. « Tout rite vise à permettre à une communauté de mieux vivre. Partant de ce constat, le travail de l’incultura­tion consiste à saisir le principe d’un rite, pour voir s’il peut avoir un sens chrétien. Il ne s’agit pas simplement d’une adaptation matérielle. C’est plus profond. »

Si les sacrifices, comme l’offrande d’un poulet ou des premières ignames, peuvent effectivement po­ser problème au regard de la foi, ce n’est pas le cas de pratiques comme les danses. C’est pourquoi ce spécia­liste de l’inculturation s’oppose au « remplacement pur et simple» de rites traditionnels par des cérémo­nies chrétiennes.

Un témoignage : Joseph-Marie Bantaba, le refus de la sorcellerie

Né dans une famille athée et animiste du Congo Brazzaville, Fiancée-Gernavey Bantaba découvre le Dieu des chrétiens à son arrivée en France en 2000. Dix ans plus tard, il rencontre Ginette, une jeune femme catholique. Comme dans ses travaux de recherche fondamentale en mathématiques, il observe, cherche, discute avec des prêtres, se rend dans des sanctuaires comme Lourdes. Après une session d’été avec la communauté de l’Emmanuel à Paray-le-Monial et grâce à la fréquentation de la Bible, le professeur de mathématiques va demander le baptême et devient Joseph-Marie en avril 2022. Sur le plateau de KTO, il raconte ce cheminement et insiste sur l’urgence de rejeter la pratique de la sorcellerie dans laquelle sa famille était fortement impliquée.

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