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Musulmane, puis athée, bientôt chrétienne, et aidée par la chaîne youtube occultismedanger dans son cheminement

Bonjour mon père,

Suite à la découverte de votre chaîne youtube « occultismedanger », j’ai souhaité simplement vous remercier et vous apporter mon témoignage.

J’ai 42 ans, je suis maman d’un enfant en bas âge et je vis en France.

Je suis née au Maghreb dans une famille musulmane peu pratiquante. Au fil du temps j’ai eu de plus en plus de doutes quant à la véracité et au bien-fondé de la religion musulmane, que j’ai fini par quitter à mes 18 ans.

Ayant aussi de la famille en France, je suis naturellement venue y poursuivre mes études supérieures. La confrontation à une autre réalité sociale et culturelle a confirmé mes doutes et ma volonté d’apostasier.

Depuis, je me suis longtemps définie comme athée ou agnostique. Ayant quitté l’islam, j’avais une attitude de défiance vis-à-vis des religions, mais je n’arrivais pas à m’expliquer certains phénomènes dont j’étais victime depuis mon enfance sans pour autant pouvoir les expliquer par un traumatisme ou un vécu concrets : cauchemars répétitifs, paralysie du sommeil et même une expérience que je qualifierais de « sortie du corps » lors d’une nuit « normale » dans mon studio d’étudiante, et ce en dehors de toute pathologie, accident ou consommation de drogues ou d’alcool. Je précise par ailleurs que je n’ai jamais eu d’addiction ou de consommation excessive de drogues, cigarettes et alcool.

Un peu plus tard, avec la démocratisation d’internet, j’avais fait des recherches et trouvé un certain réconfort dans l’explication médicale des phénomènes de paralysie du sommeil, puis j’ai appris au fil du temps à gérer ces épisodes et avoir moins peur de cette paralysie et des visions et sensations auditives et sensorielles qui l’accompagnent (sentiment d’un souffle dans le cou, de murmures dans l’oreille, pression sur le thorax, personnages effrayants au visage à la fois hideux et indéfini, silhouette noire qui m’étouffe dans mon lit ou me tire brusquement par les pieds, etc.)

L’épisode que je qualifie de « sortie du corps » demeure néanmoins inexplicable pour moi. Le souvenir précis que j’en garde est de m’être brusquement réveillée en pleine nuit, flottant dans un coin de la pièce au-dessus de mon corps endormi. Quand je suis « redescendue » j’ai nettement senti que j’étais « dédoublée » et que je revenais « physiquement » dans mon corps, membre par membre des pieds à la tête… Je ne me souviens pas des rêves de cette nuit ni d’avoir fait « un voyage astral » je vous rapporte le plus fidèlement ce dont je me souviens. Il ne s’agit pas d’un rêve où l’on a le pouvoir de voler. J’étais réveillée et consciente, et j’ai eu la sensation physique et matérielle de « réintégrer mon corps »

Cet incident m’a particulièrement terrifiée, j’ai sauté dans les tout premiers métros à l’aube pour ne pas rester seule chez moi et je me suis arrangée les mois qui ont suivi pour dormir chez des amis ou les inviter chez moi. Heureusement, cela ne s’est produit qu’une seule fois.

Vu mon athéisme de l’époque, je me suis efforcée d’oublier cet épisode en me disant qu’un jour j’en aurai une explication scientifique. J’ai écarté d’un revers de main les premières explications qui m’étaient venues à l’esprit, et qui sont dues à ma culture musulmane : l’islam reconnaît l’existence du diable, des phénomènes de possession et de sorcellerie. Théoriquement le dogme musulman interdit et condamne les pratiques occultes mais elles demeurent très courantes dans les sociétés maghrébines. Il y est très facile de recourir à des voyantes, sorciers, marabouts etc. Les gens peuvent également recourir en toute innocence à des rituels superstitieux ou magiques sans forcément vouloir du mal à leur prochain.

Mon entourage familial n’est pas particulièrement friand de ces pratiques, mais je ne peux pas non plus en être certaine. Les gens ont généralement du mal à l’assumer publiquement et y recourent en secret et le confient à peu de personnes.

Les années ont passé et je suis restée « athée » jusqu’après la naissance de mon enfant. Malheureusement la relation avec son père a été très compliquée et toxique et nous nous sommes séparés. J’ai dû déménager et me reconstruire tout en ayant la responsabilité d’un bébé puis d’un enfant en bas âge. J’ai pu obtenir de l’aide et du soutien matériels, mais la relation avec mon ex-compagnon est demeurée compliquée et je n’ai pas pu en faire le deuil.

En effet nous étions obligés de nous croiser régulièrement étant donné le jeune âge et les modalités de garde de notre enfant. J’étais aussi assez fragilisée psychologiquement.

C’est à cette période que j’ai commencé à faire des rêves très bizarres, voire prémonitoires, en tout cas dérangeants. Au même moment, j’ai commencé à m’enliser, petit à petit, dans des pratiques et croyances New-Age, à travers des choses d’apparence anodine comme les horoscopes, les chaînes YouTube de lecture de tarot etc. J’avais en même temps d’authentiques questionnements spirituels et une volonté de comprendre et rationaliser les causes de ma souffrance et mon incapacité à faire le deuil d’une histoire de couple et de vie de famille. Je n’arrivais pas à « couper le cordon » (nous étions séparés, sur le plan « charnel » il ne se passait strictement rien depuis la rupture officielle mais je ressentais quand même une ambiguïté dans le fait de rester « amis »).

J’ai consulté quelques voyantes et médiums et accepté, sur la proposition de l’une d’entre elles, une séance d’hypnose qu’elle appelle « lecture akashique ». (lire en bas de ce lien)

J’ai acheté plusieurs jeux de tarot et commencé à le pratiquer pour moi-même, j’ai même longtemps songé à créer ma propre chaîne YouTube de tarot une fois que j’aurais acquis une certaine « maîtrise ».

Heureusement, j’ai fini par comprendre la supercherie des « lectures akashiques » : le praticien vous met en hypnose, un état modifié de conscience, et vous suggère l’air de rien le fil conducteur, le thème ou l’idée principale à explorer dans une de « vos vies antérieures ». Votre imagination fait le reste et vous vous retrouvez avec un beau scénario de film ou de roman, mais en étant persuadé que vous l’avez réellement vécu… Cela me fait penser au scandale des « faux souvenirs induits » dans certaines pratiques psychanalytiques. Un scientifique saura mieux que moi s’il s’agit du même phénomène et des mêmes mécanismes mais l’idée m’est venue spontanément quand j’ai essayé de réfléchir froidement à cette séance.

J’oscillais entre des moments d’addiction malsaine aux chaînes de tarot et de divination et des moments où j’essayais de faire preuve d’esprit critique, en allant notamment chercher des réponses dans les sciences et savoirs « officiels » : astrophysique, psychologie, philosophie etc. Cette démarche rationnelle m’a beaucoup aidée à comprendre les mécanismes du deuil et ses étapes, mais aussi, pour ce qui est de l’astrophysique et des sciences dures, à m’émerveiller de la complexité de l’univers.

Je me posais à nouveau des questions sur l’existence d’un créateur, je ne me définissais plus comme athée.

Pour ce qui était de ma pratique du tarot et ma volonté de créer ma propre chaîne, heureusement que mon côté rationnel et une grande réticence morale y ont fait obstacle. Cela me posait en effet problème de tirer les cartes aux autres sans avoir aucune garantie ou caution « scientifique » quant à la méthodologie ou la véracité des messages délivrés. Je ne me voyais pas gagner de l’argent en vendant aux autres un service douteux et pour lequel je ne me sentais pas légitime (qui suis-je pour les conseiller ou leur prédire l’avenir ?). J’ai donc gardé mes tarots et superstitions pour moi.

Parallèlement, pendant toute cette période qui a duré environ deux ans, je pense que Dieu ne m’a pas abandonnée, au contraire. Malgré mon égarement new-age, j’étais de plus en plus convaincue de l’existence d’un créateur, et dans des grands moments de détresse ou d’angoisse dus à mes questionnements spirituels, relationnels et ensuite à des difficultés de mon enfant à qui on a diagnostiqué un trouble neuro-développemental, je ressentais le besoin impérieux de rentrer dans une église et de supplier Dieu de me donner force et courage pour surmonter mes problèmes et de me guider vers la vérité. Je ne m’expliquais pas ce besoin récurrent d’une manière rationnelle. J’exprimais simplement mon désarroi et mes espoirs dans une prière muette.

Plus je me rapprochais de Dieu en le priant dans des églises, plus je m’éloignais des pratiques occultes. L’épreuve du diagnostic de mon enfant m’a également mise devant mes responsabilités de maman et m’a détournée de mon addiction aux pratiques new-âge. Au fil des démarches médicales et des diagnostics, j’ai aussi commencé à remercier Dieu, car il a entendu mes prières désespérées. Mon enfant va mieux depuis, il n’a pas guéri « miraculeusement » mais ses troubles sont moins graves qu’au début, il a toutes ses chances pour réussir scolairement et socialement.

Mon enfant allait mieux, mais je n’avançais pas dans mon deuil de ma rupture. Il y a peut-être eu comme un retour de bâton de mes pratiques new-age.

Car malgré le fait que je comprenne désormais « rationnellement » ce qui c’était passé dans cette relation, à force de lectures, de recul et d’observation, je n’arrivais pas à pardonner et tourner la page. J’ai traversé des moments très sombres fin 2022 début 2023, j’étais obsédée par des idées de vengeance féroce, ravagée par des sentiments à la fois de colère, de haine et de culpabilité. Car j’avais honte d’avoir atteint cet état, d’avoir pensé à commettre des actes méchants et malveillants de toutes sortes pour me venger de mon ex-compagnon. J’ai également eu le sentiment d’être poursuivie par la poisse ou un mauvais sort, l’espace de deux ou trois ans j’ai « cumulé » les problèmes : relationnels, projets professionnels qui tombent à l’eau, obstacles et retards dans tout ce que j’entreprenais, problèmes de santé et même hospitalisation (heureusement rien de grave).

Une autre chose m’a effrayé durant cette descente aux enfers : j’avais perdu toute empathie ou compassion envers les autres, et atteint un stade d’anesthésie et de froideur émotionnelle. Heureusement que j’en ai quand même gardé envers mon enfant, une sorte de « service minimum » pour être fonctionnelle, et ne pas l’entraîner avec moi dans le gouffre après des mois de lutte pour l’aider par rapport à ses troubles. Sans l’amour que je lui portais et le refus de le trahir et de trahir Dieu qui a quand même exaucé pas mal de mes prières, j’aurais mis fin à mes jours. Cette idée me traversait l’esprit régulièrement.

Prise de panique mais aussi dans un sursaut de « survie », j’ai décidé de me prendre en main coûte que coûte. J’ai tellement souffert de mes ruminations que j’étais prête à faire n’importe quoi pour m’en débarrasser, en consultant un psy, un prêtre exorciste, un imam, un marabout, n’importe qui pour y mettre fin. J’ai cru que j’allais y laisser ma santé mentale. Heureusement que ma raison a gardé le dessus, et que j’ai procédé de façon réfléchie, car j’aurais sûrement aggravé ma situation en cherchant de l’aide auprès des mauvaises personnes.

J’ai rapidement pris rendez-vous avec un psychiatre, pour traiter mes symptômes dépressifs et anxieux. Le suivi a duré plusieurs mois et n’a pas nécessité de médication lourde. J’avais un anxiolytique et un somnifère à utiliser uniquement en cas de grosse crise. J’ai souffert en effet de dépression sévère.

J’ai également fait des bilans auprès de mon médecin généraliste pour traiter toute carence ou déséquilibre hormonal, car certaines peuvent impacter la santé psychique voire mentale.

Parallèlement à ces démarches, j’ai constamment supplié Dieu de m’enlever ces idées de vengeance de la tête, de me guérir et m’aider à me concentrer sur mes affaires, mon enfant et mes projets. Je veillais aussi à le remercier régulièrement à chaque étape de ma guérison et à chaque sensation de paix et de bien-être.

Grâce à Dieu et à ce suivi médical je suis vite sortie de ce désespoir, j’ai retrouvé ma forme physique et mentale ; et ce que je trouve merveilleux ; c’est d’avoir aussi retrouvé mon empathie, d’éprouver à nouveau de la compassion ou du bonheur pour les autres, de partager ne serait-ce qu’en partie leurs états et émotions et être débarrassée de cette anesthésie émotionnelle.

J’ai également des projets personnels et professionnels.

Je me sens en paix. Je suis peu instruite en matière religieuse et j’ignore encore ce qu’est exactement le pardon chrétien mais je ne ressens plus de haine ou de colère.

Au niveau de mon cheminement spirituel, je continue à me recueillir, prier ou demander pardon dans des églises, de façon silencieuse et solitaire. Je me sens attirée par la foi chrétienne et la personne de Jésus, j’ai donc décidé de me renseigner dessus. Je suis en contact depuis tout récemment avec des membres et bénévoles de Mission Ismérie, qui accompagnent les convertis issus de l’islam ou ayant une culture musulmane.

Je me considère d’ores et déjà comme chrétienne mais je souhaite agir de manière réfléchie, d’abord en suivant un parcours de catéchuménat, en discutant avec des prêtres, et si Dieu le veut me faire baptiser un jour. Sur le conseil de Mission Ismérie mais aussi pour des impératifs propres je reste discrète dans ma démarche. J’ai pour le moment assisté à deux messes, les jours de la transfiguration et de l’assomption, mais loin de chez moi.

J’ai ressenti beaucoup de joie et de paix lors de ces deux messes, même si j’étais en partie concentrée sur les rituels, les divers temps de prière etc. parce que c’est nouveau et inconnu pour moi.

Malgré des années « d’athéisme », je demeure quelque peu « formatée » par l’enseignement religieux de mon enfance et je ne m’adressais pas spécialement à la Vierge Marie. Je sais que selon qu’on soit catholique, orthodoxe ou protestant certains dogmes changent mais je vois la chrétienté comme un tout, et je prends soin maintenant de saluer également Marie quand je prie. Toutefois, en tant que Française, je trouve naturel de me tourner en premier lieu vers l’Église catholique.

Pour en revenir à vos conseils mon père, j’ai déjà demandé à Dieu de me pardonner mes égarements new-age, et surtout mes idées de vengeance. Je me sens coupable d’avoir ruminé de telles choses au point d’en pleurer. Mais comme je ne connais pas encore les prières chrétiennes, le déroulement des messes, vous m’avez été d’une grande aide.

Hier j’ai jeté tous mes jeux de tarots, les quelques livres et objets ayant trait de près ou de loin à ces pratiques à la poubelle, dans un sac que j’ai pris soin de bien fermer. Je les aurais volontiers brûlés mais je vis en appartement et vu la canicule qui sévit j’ai jugé qu’il pourrait être dangereux d’allumer un feu.

Pourriez-vous, mon père, prier pour moi et mon enfant, pour que Dieu me guide dans mon cheminement spirituel mais aussi pour nous délier de tout lien occulte, y compris contracté éventuellement à mon insu lors de mon enfance, d’autant plus que je ne suis pas baptisée et que je ne peux pas encore recevoir de sacrements.

En vous remerciant. Que la paix de Jésus soit avec vous.

Le 22 août 2023.

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